Plateaux n°225

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Trimestre: 
Avril / mai / juin 2016

édito

1936-2016 : Nous comptons fêter dignement l'anniversaire du front populaire !

Car enfin, quel gâteau nous propose-t-on de partager ?

Alors qu'en 1936, le Front populaire portait une série de réformes considérées comme des avancées sociales majeures, en 2016 nous devrions avaler, sans rechigner, des régressions sociales majeures ? Nous devrions renoncer, « annuler les rassemblements » ? Ce serait du « bon sens » ?

Nous avons du bon sens. C'est pourquoi nous sommes toujours là pour dire : non merci !

Tous ensemble, aujourd'hui comme ces derniers mois, les salarié-e-s disent : non merci ! Et parmi eux, les artistes interprètes : Loi travail toujours non merci ! Travail gratuit toujours non merci ! Cadrage-intermittents toujours non merci !

N'en déplaise au Medef et au gouvernement, nous comptons fêter dignement le front populaire et repousser leur cohorte de déclarations libérales, réactionnaires et antidémocratiques.

Le 16 juin, l'ultime négociation sur l'assurance chômage n'a pas abouti : le MEDEF souhaitait y imposer des baisses de droits des allocataires et dans le même temps, torpiller l'accord du 28 avril ouvrant de nouveaux droits pour les artistes et techniciens intermittents du spectacle. L’état se voit donc contraint de « reprendre la main » en annonçant un décret prorogeant les droits à partir du 1er juillet pour l'ensemble des allocataires et un autre promis pour la mi-juillet transposant l'accord pour les professionnels du spectacle.

Pendant ce temps-là, l'article 11A de la loi « liberté de création architecture et patrimoine » (LCAP) qui prévoit de légaliser le travail gratuit, sous couvert de favoriser les pratiques amateurs, fait tristement écho dans nos professions à la casse du code du travail contenue dans la loi Travail.  De même que nous continuons de résister farouchement pour contrer l'exploitation marchande d'amateurs mis en concurrence avec les professionnels, nous continuons de refuser d'être livré-e-s sans merci à des employeurs pouvant s'affranchir du respect de conventions collectives gagnées de hautes luttes.

Que le Medef et le gouvernement ne s'y trompent pas ! Les festivals d'été vont s'ouvrir sous très haute vigilance !

Souffler les 80 bougies du Front populaire ne signifie nullement célébrer un combat d'arrière-garde.  S'unir pour défendre nos droits et nos camarades injustement victimes de poursuites pour actes militants, c'est témoigner de notre détermination d'aujourd'hui, vivante et très actuelle, à poursuivre la lutte et à écrire de nouveaux droits, comme la Sécurité Sociale Professionnelle, par exemple !

80 bougies comme 80 bonnes raisons de ne rien lâcher !

« Il est grand temps de rallumer les étoiles » écrivait Apollinaire. Avec lui, nous le pensons et tout bien réfléchi, uni-e-s dans un même souffle, une fois les bougies éteintes, ensemble, nous le faisons !

Sommaire

  • Politiques culturelles

-> L'article 11A de la loi création
-> Concertation sur les labels

  • Spectacle vivant

-> CCNEAC : les salaires des artistes interprètes sécurisés
-> Congés spectacles : vers la fin des plafonds
-> Relâche ou pas relâche ?

  • Dossier

-> Les employeurs européens bafouent les droits sociaux

  • Audiovisuel

-> La CCTV à l'aune du 21ème siècle
-> Sur la rémunération du streaming

  • Social

-> Assurance chômage : un accord historique

  • International
  • Juridique

-> Prouver la rupture de promesse d'embauche

  • Formation syndicale

-> Stage de défense juridique des artistes interprètes