Adami droit au cœur: La chaîne de solidarité des artistes

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Compte tenu de la précarité croissante que vivent quotidiennement de nombreux artistes interprètes, confrontés aux difficultés professionnelles, aux retraites indécentes et aux accidents de la vie, l'Adami a décidé de créer un fonds nouveau, baptisé « Adami droit au cœur », doté d'un montant de 300 000 euros par an.

Le conseil d'administration du 16 janvier 2012 a validé la proposition présentée par son président de prélever une part modique (0,64%) des droits à répartir aux artistes pour financer « Adami droit au cœur ». Cette décision amplifie l'action que l'Adami conduisait depuis de nombreuses années en partenariat avec l'Union sociale du spectacle et AUDIENS, les sommes consacrées à l'entraide passant de 100 000 à 300 000 euros annuels.

Devant l'évolution préoccupante de la précarité des artistes, l'Adami a en effet voulu réagir. Toutes les études, tous les indicateurs et surtout toutes les informations qui nous remontent du terrain font état de la détérioration alarmante de la situation de nombreux artistes interprètes, et tout particulièrement des plus âgés. Les artistes interprètes sont les maillons les plus faibles de l'économie de la culture. Leurs conditions d'emploi sont de plus en plus contraintes, ils ne perçoivent rien ou très peu de l'exploitation de leur travail sur internet, la réforme du régime de l'intermittence de 2003 a porté un coup très dur à l'équilibre de leurs ressources, leurs retraites sont dérisoires car de nombreux pans de leur activité professionnelle ne sont pas retenus dans le calcul de leurs points et les pouvoirs publics font la sourde oreille pour reconnaître la particularité de leurs métiers.

Quel paradoxe – alors que tant de jeunes gens aspirent à la « vie d'artiste », que le public « consomme » toujours plus de musique, de films, de spectacles – de se dire que ceux qui donnent chair à cet appétit de culture sont voués à vivre dans des conditions de plus en plus dures.

Rémunérer les artistes, soutenir la création, agir pour la solidarité sont trois principes inscrits dans l'ADN de notre société. Avec « Adami droit au cœur », chaque artiste ayant-droit de l'Adami participe à la fraternité de sa profession. Et chaque artiste sait qu'il pourra compter sur cette main tendue si la vie fait qu'il en éprouve le besoin un jour.

 

Philippe OGOUZ, président de l'Adami