Edito

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Travail gratuit des amateurs dans les productions professionnelles, relâchement de contrôle de la fiabilité des employeurs dans la réforme de la licence des entrepreneurs, affaiblissement des conventions collectives dans les ordonnances d’août et septembre 2017… la dérégulation macronienne va bon train depuis l’arrivée du gouvernement Philippe, dans une pure démarche libérale, conforme aux dogmes Junker ou Trump.

Et en même temps (comme dirait le même Macron), l’Etat intervient plus que jamais contre la liberté de négocier des « partenaires sociaux », que ce soit en fusionnant de force des branches professionnelles, donc les conventions collectives, comme par exemple pour la convention collective des artistes engagés dans des émissions de télévision, ou en décrétant les contours du régime d’assurance chômage, comme il a fait ce printemps pour économiser de l’argent en excluant de toute indemnisation des centaines de milliers de demandeurs d’emploi et diminuant les droits de centaines de milliers d’autres.

Ce paradoxe de dérégulation à outrance et interventionnisme violent est clarifié quand on fait le constat suivant : le ni/ni ou et/et en même temps des « Marcheurs » n’a qu’un seul véritable objectif. Il s’agit de raboter les droits des salariés, d’abaisser leurs protections, de saper leur capacité, voire leur volonté, de réagir et de se défendre face à la pression du patronat, bien sûr y compris le patronat du spectacle.

Comme tous les gouvernements dits libéraux, il s’agit de frapper les travailleurs, de rendre plus difficile leur capacité de mobilisation collective.

Si nous voulons maintenir nos droits dans le spectacle vivant, à trouver des solutions dans l’intérêt des artistes face aux bouleversements du paysage audiovisuel français et international, il faut impérativement renforcer notre syndicat, votre syndicat, les syndicats. Syndiquez-vous, syndiquez vos collègues, participez à la vie du syndicat en vous impliquant dans sa gouvernance et dans ses groupes de travail. Ensemble nous avons une chance, individuellement, nous ne pouvons que subir. C’est le moment de bouger !