DANS LE SPECTACLE VIVANT, L'AUDIOVISUEL ET LE CINÉMA : TOLÉRANCE ZÉRO POUR LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES !

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20 Novembre 2019

Les révélations récentes de la comédienne Adèle Haenel, et la mise en lumière médiatique de sa parole du fait de sa notoriété, doivent permettre à ce que la question du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles dans nos métiers ne soit plus négligée.

Les violences sexuelles dans les relations de travail n’épargnent pas le milieu du spectacle en France, le mouvement « MeToo » n’a pas déclenché en son sein une augmentation de révélations des violences subies. Les témoignages que nous avons recueillis montrent pourtant que ce milieu est très concerné notamment du fait de facteurs facilitant la commission de violences sexuelles : accès au corps des comédien.nes facilité ; travail de mise en scène questionnant les ressorts émotionnels personnels de l’artiste ; semaines de travail intensives et tournées réduisant la capacité de résistance ; frontières floues entre la sphère personnelle et professionnelle ; vulnérabilité accrue par la précarité structurelle du milieu ; crainte de parler et de se « griller », notamment en cas de notoriété de l'agresseur.

2019 pourrait marquer un tournant historique dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Historique car en juillet le SFA a obtenu réparation au conseil des prud’hommes pour une jeune comédienne victime de harcèlement sexuel de la part d’un metteur en scène, dont la plainte pour viol avait pourtant été classée sans suite. C’est la première fois que le syndicat agissait en justice sur un tel dossier. Historique car, à l’instar d’Adèle Haenel, de plus en plus de femmes prennent la parole publiquement pour dénoncer les faits dont elles ont été victimes.

Le SFA est l’outil des artistes interprètes pour défendre leurs droits, et nous rappelons que nous sommes mobilisés aux côtés de ces femmes, pour les accompagner en justice, si elles le souhaitent. Plus globalement, le SFA s'inscrit dans ce combat syndical en revendiquant d'une part, le lancement d'une campagne nationale de prévention de ces violences avec un volet information quant aux droits des victimes et un volet réservé aux responsabilités des employeurs, et d'autre part la création, dans les centres de santé au travail, de cellules de prise en charge des victimes.

Nous, comédien.ne.s, danseur.euse.s, chanteur.euse.s, circassien.ne.s adhérent.e.s du SFA invitons nos collègues à nous rejoindre dans cette lutte et à participer aux manifestations qui auront lieu ce samedi 23 novembre (pour connaître les lieux de RDV, cliquez ici).