Les manifestations contre la réforme des retraites du 19 janvier dernier ont réuni près d’1,8 million de personnes, partout en France. Partout, les salarié·e·s se sont mobilisés pour dire non à ce projet injuste.
Parmi les rangs des manifestant·e·s, de nombreux·ses artistes-interprètes, elles et eux aussi particulièrement impacté·e·s par le projet de réforme. Comme l’ensemble des salarié·e·s, les artistes interprètes seront touché·e·s par le report de l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans, ainsi que par l’augmentation du nombre de trimestres nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. Les artistes-interprètes sont particulièrement concerné·e·s par les ruptures et les accidents de carrière. Au cours de leur parcours professionnel souvent haché, beaucoup d’artistes parviennent difficilement à cumuler le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier de la retraite à taux plein. On leur demanderait donc maintenant de cumuler encore davantage de trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein, ce qui paraît illusoire au vu de la réalité des carrières artistiques, et précarisera encore davantage les artistes en fin de carrière. L’augmentation du minimum de pension à 1 200 euros promis par le gouvernement constitue elle aussi une chimère pour les artistes. Non seulement ce minimum était déjà promis par la loi Fillon de 2003, et jamais mis en application, mais de fait, il ne concernera pas une majorité d'artistes car il est conditionné à une “carrière complète”. Or, le métier d’artiste est souvent constitué d’une succession de contrats de travail entrecoupée de périodes de non-emploi. Ceci est d’autant plus vrai pour les femmes, qui sont les plus concernées par ces “pauses” dans leur carrière lors des grossesses et des maternités. Enfin, si l’âge légal du départ à la retraite recule, l’âge ou il est possible de prétendre au maintien des allocations chômage à Pôle Emploi va mécaniquement reculer aussi. On connaît la difficulté pour les artistes-interprètes à maintenir une activité professionnelle tout au long de leur carrière, surtout quand ils et elles deviennent plus âgés; ceci est encore plus vrai pour les femmes. Avec le recul de l’âge légal de départ à la retraite, beaucoup d’artistes-interprètes auraient une difficulté accrue à trouver du travail, et une difficulté aggravée à bénéficier des indemnités chômage. Ils et elles se retrouveront alors avec de nombreux trimestres non validés car non indemnisés. Beaucoup n’ayant par ailleurs pas cotisé sur l’ensemble des trimestres avant l’âge légal du départ en retraite, ce serait une double peine. Cette réforme est donc d’autant plus préjudiciable pour les artistes, qui ont déjà des pensions de retraite très basses, dues notamment au plafonnement journalier de leurs cotisations, qui ne prend pas en compte l'irrégularité de leurs salaires. Pour toutes ces raisons, le 31 janvier prochain, et au-delà, car cette bataille s’inscrit dans le temps, mobilisons-nous partout en France, pour que ce projet de réforme injuste soit abandonné ! Tous les lieux de mobilisation
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