Suite à une enquête du New York Times et aux révélations d’un article de The New Yorker, les témoignages de comédiennes victimes de harcèlements et violences sexuels de la part d’Harvey Weinstein, puissant producteur américain, se multiplient depuis quelques jours. Cette affaire va bien au-delà d’Hollywood, puisque la liste des victimes compte également des comédiennes françaises. La fédération CGT Spectacle et le SFA apportent tout leur soutien aux victimes, et saluent leur immense courage.
Cette affaire pourrait paraître exceptionnelle, de par la personnalité mise en cause : producteur réputé, « faiseur en série » de succès au box-office, engagé dans le camp démocrate, distingué en France par la Légion d’honneur… et de par le nombre de victimes. Ce qui est en fait exceptionnel, c’est la fin de l’omerta autour de la personne d’Harvey Weinstein, et la multiplication des témoignages.
La fédération CGT Spectacle et ses syndicats rappellent que les violences sexistes et sexuelles ne sont hélas pas un phénomène marginal, que ce soit à l’échelle de la société (580 000 femmes subissent au moins une agression sexuelle par an en France), ou dans le milieu du spectacle, de l’audiovisuel, du cinéma ou des arts visuels. Léa Seydoux, comédienne dont la notoriété n’est plus à faire, l’explique parfaitement dans une tribune publiée sur le site du Guardian : elle a été victime d’une tentative d’agression sexuelle de Weinstein, mais elle a, au cours de sa carrière, subi bien d’autres agissements sexistes et violents de la part de réalisateurs.
Depuis quelques jours, des interrogations se multiplient : « pourquoi n’ont-elles pas parlé plus tôt ? ». La réponse ne se trouve pas du côté des victimes, mais du côté des agresseurs. Comment porter plainte quand vous savez que vous ferez face à des représailles, qu’elles soient d’ordre professionnel ou personnel ? Comment dénoncer les faits quand la précarité définit l’exercice de votre métier, avec des contrats courts ? Quand des donneurs d’ordre peuvent donc ainsi très facilement ne pas vous réembaucher ? À qui parler quand vous travaillez dans une petite structure (ce qui est un cas de figure très fréquent) où il n’y a pas d’instance représentative du personnel ?
C’est pour cela que la fédération CGT Spectacle a lancé en juillet 2017 la campagne « l’envers du décor » Elle vise d’une part à briser l’omerta qui règne au sujet des violences sexistes et sexuelles, en permettant aux victimes de témoigner anonymement. Elle rappelle d’autre part que cette question est un enjeu syndical, où il est également question de santé et de sécurité au travail.
Le SFA invite donc les artistes interprètes victimes ou témoins de violences sexistes et sexuelles (harcèlement sexuel, agressions, etc.) à témoigner, anonymement, en cliquant ici.