Après des mois de grèves et de mobilisations dans tous les secteurs professionnels, le gouvernement a choisi, ce samedi 29 février, à 17h, d'utiliser le 49.3 pour faire passer en force leur « réforme » des retraites.
En plus d'un mépris total de tout.e.s celles et ceux qui se sont battu.e.s pour être entendu.e.s, cette décision est également l'expression d'une inquiétante dérive autoritaire.
Court-circuiter ainsi les débats, empêcher les amendements d'être portés, ne pas tenir compte de l'avis du Conseil d’Etat, ne pas écouter les organisations représentatives des différents secteurs, cette attitude est une preuve supplémentaire de l'isolement du pouvoir mais également d'une forme de suffisance, de domination malsaine et de mise à mal de tout ce qui compose le débat et la démocratie dans notre pays.
Les artistes interprètes seront durement touchés par cette réforme, et pas seulement ceux qui jusqu'à présent ouvraient des droits dans un régime spécial, comme à la Comédie française ou l’Opéra national de Paris.
La précarité fréquente dans nos métiers, les aléas du montant de nos revenus, les périodes creuses de nos carrières, tout cela nous reviendra de plein fouet au moment de solder nos droits : ils seront amoindris, proratisés, fragilisés.
Et quant aux subventions éventuelles évoquées pour compenser les effets néfastes des abattements spécifiques sur l’assiette des cotisations des artistes du spectacle, ou les taux minorés de cotisations sécurité sociale appliqués aux mêmes, la réponse est toujours la même : une enveloppe dans le budget du ministère de la Culture, amputant d’autant le financement de la création et l’emploi !
Rien n'a changé, rien n'a été pris en compte, aucune parole n'a été écoutée.
Pourtant nous avons agi, en rencontrant nos élus, et le Ministre Riester, en manifestant, en organisant des prises de paroles avant les spectacles, et par la grève, notamment à l'Opéra national de Paris.
Aujourd'hui, il faut généraliser ce mouvement : face à la radicalité du gouvernement, face à la vacuité de l'attitude des député·e·s LREM, face à ce déni de démocratie, nous devons encore amplifier la mobilisation, être pleinement à la hauteur des enjeux.
Aujourd'hui, le SFA appelle tous les artistes interprètes, où qu'ils soient, en répétitions, en training, en formation, en représentations, en tournage, en enregistrement, etc., à organiser ou participer à des réunions afin de débattre de la grève et de la mise en place d'actions à mener, à rejoindre les rassemblements et manifestations organisés un peu partout en France.
Pour la défense des droits des artistes interprètes, pour la préservation du débat, pour la sauvegarde de notre démocratie.
D’ores et déjà, vous pouvez noter ces initiatives, et trouver d’autres sur notre site mis à jour régulièrement.