Une enquête de Libération, parue le 1er octobre, révèle que Michel Didym, comédien, metteur en scène, directeur de théâtre, aurait harcelé, agressé sexuellement une vingtaine de femmes depuis une dizaine d’années. Pour certaines, il serait même question de viols ou de tentatives de viol, des faits passibles de la cour d’Assise.
La fédération Cgt Spectacle tient tout d’abord à exprimer tout son soutien envers les femmes qui ont courageusement témoigné et se déclare prête à les accompagner dans le processus judiciaire qui s’ouvre. Encore une fois, cette affaire revêt les contours d’un schéma que nous connaissons trop bien, et que nous n’avons de cesse de dénoncer depuis plusieurs années : l’homme de pouvoir, reconnu (producteur, réalisateur, directeur de structure, metteur en scène), qui sous couvert de vouloir « aider » une aspirante comédienne inconnue, la harcèle, l’agresse, voire la viole. Dans ce schéma, l’agresseur (qu’il s’agisse de Michel Didym, présumé innocent à ce stade, ou d’un autre) « explose » le cadre professionnel (invitations à répéter à son domicile par exemple) pour mieux enserrer la victime. Et encore une fois dans ce schéma, tout le monde sait. Dans l’enquête publiée par Libération, plusieurs des femmes affirment ainsi avoir prévenu par le passé les responsables de leur école ou la direction de l’institution culturelle où Didym était supposé sévir. Suite à ces alertes répétées, que s’est-il passé ? Rien. Il a fallu attendre un dépôt de plainte en avril 2021 pour que le ministère de la Culture se saisisse de l’article 40 du code de procédure pénale pour faire un signalement.
Si des avancées ont été réalisées dans nos secteurs d’activité dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (signature du plan d’action pour l’égalité professionnelle et ouverture de la cellule d’écoute), le chemin est encore long à parcourir.
En matière de prévention, la fédération Cgt Spectacle revendique :
- la négociation et la signature d’accords ambitieux de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles pour tous les salarié.e.s, qu’ils soient intermittent.e.s ou permanent.e.s du spectacle, dans toutes les branches du spectacle vivant et enregistré ;
- la négociation et la signature d’accords équivalents à l’échelle des entreprises du secteur pour lesquelles il n’y en a pas encore ;
- la formation des directeurs·rices et enseignant·e·s d’établissements d’enseignement artistique et des directeurs.rices de lieux culturels et artistiques à la prévention des violences sexistes et sexuelles et à leurs obligations en la matière.
Une fois de plus, la CGT Spectacle dénonce toute forme de violence sexiste et sexuelle et propose aux victimes dans cette affaire d’intervenir à leurs côtés dans le cadre des procédures judiciaires qui seront engagées.
Nous rappelons que tou·te·s les salarié.e.s de nos secteurs peuvent contacter gratuitement la cellule d’écoute et d’accompagnement des victimes de viol, de harcèlement sexuel, de violences sexistes ou sexuelles afin d’être mis en relation avec des psychologues et des avocats. Un seul numéro : 01 87 20 30 90 ou par mail : violences-sexuelles-culture@audiens.org
Communiqué de la Cgt spectacle