Le SFA réuni en Conseil national extraordinaire le 17 Juin 2024 a pris la décision d’appeler l’ensemble des artistes interprètes à voter et à faire voter les 30 juin et 7 juillet pour le programme du Nouveau Front populaire et à mettre tout en œuvre pour faire barrage à l’extrême droite et à ses idées.
Ne nous voilons pas la face, il n’y a pas d’autre alternative aujourd'hui pour empêcher l’extrême droite de former une majorité, qu’il s’agisse du Rassemblement National, de Reconquête, ou la droite dite « républicaine » qui rejoint progressivement les rangs du RN ou appelle à voter pour lui au second tour. Nos voix ne doivent pas se diviser car les enjeux sont existentiels pour nous. Alors prenons nos responsabilités, quelles que soient nos sensibilités politiques ou nos appartenances.
L’extrême droite au pouvoir, c’est la certitude d’une culture instrumentalisée et muselée, transformée en outil de propagande au seul profit de la « bataille culturelle » qu'ils mènent depuis des années. C’est le racisme, la xénophobie et le rejet de l’autre comme lignes de conduite. C’est une vision rétrograde, anti-féministe, homophobe et transphobe de la société. C’est la privatisation de ce qui nous reste de services publics. C’est la destruction ou l’affaiblissement des syndicats et de leurs capacités à négocier et protéger, à organiser les luttes et la solidarité.
Partout où l'extrême droite parvient à gouverner, elle fait tout pour se maintenir, s’imposer toujours plus et renforcer son pouvoir. Les artistes de pays d’Europe et du monde qui vivent et ont vécu de telles situations témoignent de leurs difficultés à négocier, créer, à jouir d’une liberté. Aujourd’hui le danger en France n’a jamais été aussi grand. Dire « on n’a pas essayé » c’est faux. Partout où l'extrême droite est passée les constats sont les mêmes.
Soyons clairs : appeler à voter Nouveau Front populaire ce n’est pas, pour nous, organisation syndicale, leur donner un blanc-seing. Partout les travailleurs et les travailleuses doivent se saisir de cet outil, porter notre parole et les intérêts des artistes interprètes. Ce Nouveau Front populaire est aussi le nôtre. Nous devons participer à le construire et maintenir la pression pour qu’il ait l’orientation que nous attendons.
Si nous voulons exercer nos métiers dans un pays qui défend et promeut la liberté de création, la diversité des œuvres et des artistes sur les plateaux et les écrans, un audiovisuel public fort de sa diversité ainsi que des droits sociaux protecteurs et adaptés à nos pratiques, le seul moyen, dans la situation actuelle, est que le Nouveau Front populaire parvienne à avoir une majorité à l’Assemblée nationale.
A l’instar de son homonyme historique, il faudra à ce gouvernement l’appui des travailleur·euses pour permettre la mise en œuvre de son programme ambitieux qui, à n’en pas douter, fera face à la résistance féroce de l'extrême droite et des néolibéraux. C’est bien dans les entreprises, sur les places, sur les ronds-points, aux péages des autoroutes, par la grève, les occupations ou les manifestations que pourra se concrétiser l’immense espoir suscité par le Nouveau Front populaire.
Si nous voulons conquérir de nouveaux droits et défendre les intérêts des artistes interprètes, la mobilisation de chacun et chacune est et sera essentielle.
Paris, le 20 juin 2024.