Article paru dans Plateaux n°201 - 2ème trimestre 2010
Chers camarades,
Nous vous avons toujours évité au maximum les soucis que représentent certaines formes d’action syndicale ; en effet, il faut remonter à 1950 pour trouver, à la post-synchronisation, une grève d’une particulière importance – elle fut sévère puisqu’elle dura trois mois, mais elle atteignit tous ses objectifs et porte encore ses fruits.
Nous avions espéré, et ne le dissimulons pas, que devant notre détermination, le Syndicat des Directeurs de Théâtres ne continuerait pas de s’enfermer dans un refus injuste et systématique de toute discussion – cet espoir est déçu.
Maintenant il s’agit de VOUS. Certains d’entre vous sont inquiets par principe devant l’acte grave qu’est une grève ; à ceux-là, nous faisons confiance quand même.
Malheureusement, il n’y a pas, dans ces heures graves, que quelques hommes à la conscience hésitante, il y a aussi les faibles et les égoïstes. C’est sur ceux-là que compte le Syndicat des Directeurs.
À ceux-là, nous ne devons pas laisser l’excuse trop facile de l’ignorance de leurs responsabilités :
Si samedi soir, un seul théâtre se dérobait à la solidarité de tous, ce serait une atteinte sévère à notre communauté, un coup fatal à notre lutte constante pour maintenir à notre profession des salaires minimaux décents.
Il n’y a donc pour personne, syndiqué ou non syndiqué, aucune ambiguïté ni faux-fuyant possible :
- nous avons le droit de demander que les plus bas salaires de nos camarades soient augmentés
- nous avons le droit de penser qu’un refus brutal de toute discussion est totalement injustifié,-
- nous avons le droit d’affirmer que nous restons mesurés et dignes dans notre action, en limitant notre avertissement à un simple retard du lever de rideau dont le public lui-même a été averti par nos soins.
Donc, il n’y a, dans notre action, ni démagogie, ni légèreté ni abus – il y a NOTRE DEVOIR,
IL Y AURA SAMEDI SOIR, LE VÔTRE. Merci.
Le Président, Gérard PHILIPE