Cette année, le 1er mai donne l’occasion aux salariés d’exprimer haut et fort leur inquiétude, voire leur colère, devant les tergiversations et la timidité du gouvernement, qui maintient malgré le bon sens, malgré la logique économique, malgré l’évidence, sa politique de rigueur, qui permet l’augmentation désastreuse du chômage et encourage le démantèlement du code du travail et de la protection sociale, qui conforte la baisse dramatique du pouvoir d’achat des actifs comme des retraités.
Dans le spectacle, l’emploi dans les institutions théâtrales chutent, les salaires stagnent, les jours de tournage fondent… Les ressources allouées par le gouvernement à la télévision publique, annoncées il y a quelques jours, risquent fort d’entraîner une réduction des budgets de production des fictions commandées, qui engagent des artistes-interprètes, et une baisse des sommes consacrées à la production cinématographique. La loi d’orientation promise et sans cesse retardée, censée impulser la création, notamment du spectacle vivant dramatique, chorégraphique et musical, est menacé de n’être qu’une coquille vide, sans loi de programmation attachée, si toutefois elle ne devient pas une loi qui attaque le spectacle professionnel et les artistes salariés qui sont ses artisans. Les taxes affectées destinées à soutenir le spectacle vivant via le Centre national des variétés et l’Association de soutien au théâtre privé, ainsi que le cinéma via le CNC, sont plafonnées, et tout excédent de collecte est dirigé vers les fonds généraux de l’Etat. Les collectivités territoriales réduisent, voire suppriment, leur soutien aux arts et à la culture.
Ce ne sont que quelques exemples de la dérive qui devrait pousser les artistes-interprètes à rejoindre les autres travailleurs dans la rue ce mercredi 1er mai. Oui, ils y ont toute leur place dans les manifestations pour l’emploi, les salaires et la protection sociale, contre l’austérité et pour le progrès social.