Questions à Claude Michel, vice président de la CPNEF- AV

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Article paru dans Plateaux n°204 - 1er trimestre 2011

 Claude Michel est également secrétaire général adjoint de la Fédération des syndicats du spectacle de la CGT.  

Plateaux : La formation professionnelle continue est plus que jamais indispensable dans l’évolution de tout parcours professionnel. Comment la CPNEF AV s’inscrit-elle dans cette démarche ?

 

Claude Michel : Les missions de la CPNEF-AV sont diverses, mais elles visent en premier lieu à mieux définir les priorités en matière de formation continue, afin de pouvoir prendre des décisions utiles dans l’intérêt de la branche, des salariés et des entreprises. Il s’agit donc de travailler à la mise en relation entre formation et emploi dans le but de contribuer à une professionnalisation accrue et à réduire la précarité.

 

Plateaux : Tu soulignes régulièrement la mission d’intérêt général de la CPNEF-AV. Peux-tu en donner les raisons ?

CM : Oui, à titre personnel, je considère que notre participation à la CPNEF-AV s’inscrit dans le cadre d’une mission d’intérêt général, car elle vise non seulement à éclairer les partenaires sociaux sur les évolutions et les mutations prévisibles des métiers, comme par exemple les effets du numérique. Mais, notre participation vise aussi à bien cerner quelles devraient être les formations nécessaires pour accroître les qualifications, faciliter soit le maintien et/ou le retour à l’emploi dans l’entreprise, soit la reconversion dans la branche ou dans d’autres secteurs.

 

Plateaux : La formation est un secteur de plus en plus marchand et qui semble d’abord profiter aux entreprises privées. Que pense le vice président de la CPNEF AV, mais également le secrétaire adjoint de la Fédération des syndicats du spectacle  CGT sur l’évolution de ce secteur ?

CM : Effectivement, la formation professionnelle continue mais également la formation initiale, sont devenus des marchés captifs à part entière pour nombre d’entreprises privées qui interviennent dans le secteur de la formation. La CPNEF-AV est donc confrontée à des problèmes spécifiques pour savoir s’il convient ou non de « labéliser » des formations, des centres de formation… Le choix politique de la CPNEF–AV est, jusqu’à présent, de refuser de s’engager dans une orientation de ce type qui pourrait s’avérer un piège. La CPNEF-AV n’a donc pas pour mission de classer les formations ; par contre, elle intervient le plus souvent sous forme d’études pour donner des informations, des éléments d’appréciation d’ordre général sur des contenus de formations (durées, mode d’évaluation, coût, etc.). Mais le gros chantier qu’il conviendrait d’ouvrir y compris syndicalement, porte sur le devenir des stagiaires après une formation. La logique actuelle est une logique de marché et de court terme. Une fois la formation terminée, il existe peu d’enquêtes portant sur le suivi des stagiaires, leur insertion professionnelle (on se contente souvent de la mention « intermittent »).

Propos recueillis par Olivier CLEMENT