Article paru dans Plateaux n°202 - 3ème trimestre 2010
Les artistes interprètes sont systématiquement lésés quand il s’agit de leurs pensions de retraite. Ils cotisent trop souvent, sans raison, sur une assiette abattue de 20 ou de 25%. Ils perçoivent la plupart du temps des salaires très variables, selon qu’ils travaillent pour une maison de retraite, une petite compagnie, un centre dramatique, une série télévisée, un doublage, un film de cinéma… Les salaires pris en compte pour la pension de base de la sécurité sociale sont soumis à un plafond journalier, des sommes importantes échappant ainsi à toute cotisation, ne générant aucune prestation.
Leurs parcours professionnels sont très souvent en dents de scie, avec de grands espaces vides, indemnisés ou non par l’assurance chômage, avec de nombreux trimestres manquant de validation.
Les mères sont trop souvent exclues du métier pendant de longs mois avant et après leur maternité. Les femmes de plus de quarante ans ont encore plus de difficulté que les hommes à trouver du travail et pour les hommes de plus de 50 ans, c’est à peine mieux.
Tous les artistes interprètes sont affectés par la baisse du budget de la culture, qui touche d’ores et déjà leurs possibilités d’emploi, et la réforme prévue des collectivités territoriales a déjà provoqué une baisse dans les investissements de celles-ci dans les arts et le spectacle, avec un impact évident sur l’emploi…
Le fait de repousser l’âge minimal du départ à la retraite de 60 à 62 ans et de différer de deux ans (de 65 à 67 ans) l’âge où on peut liquider sa pension automatiquement à taux plein accroîtrait la précarité des artistes les moins jeunes, qui ont déjà beaucoup de peine à enchaîner des contrats et à ouvrir des droits à l’assurance chômage.
Par ailleurs, ces mesures pèseraient lourdement sur les comptes de l’UNEDIC, obligée de se substituer à la Caisse d’assurance vieillesse pour subvenir aux besoins des travailleurs sans emploi âgés. L’impact serait évidemment dramatique sur la renégociation de l’assurance chômage prévue à la fin de cette année.
Il est déjà prévu que viendraient dans la foulée des attaques contre la retraite complémentaire (Audiens pour nous) et l’assurance maladie !
Oui, cette bataille nous concerne. Il faut se joindre au combat !