Article paru dans Plateaux n°206 - 3ème trimestre 2011
Il y a des saisons qui se terminent bien finalement…
Simplement parce qu'elles se terminent
Des saisons trop difficiles à vivre tant le boulot est compliqué à trouver. Devoir accepter des panouilles pour bouffer simplement. Puisque nous sommes, non plus dans une économie à court terme mais dans une économie à hyper court terme, comment vivre, survivre dans notre métier d'artiste interprète ?
Les distributions sont de plus en plus réduites, les projets de plus en plus fragiles, les conditions de travail précaires .En fait rien de vraiment nouveau.
Mais accroche-toi camarade, il faut tenir. Accepter, accepter pour être vu, pour ne pas être oublié... être vu à n'importe quel prix.
Et là, il faut essayer de garder une certaine ligne de conduite, être payé pour son travail et souvent on entend des tas de trucs, des répétitions pas payées ou au forfait ou au tiers... Mais on est presque dans l'obligation d'accepter parce que le spectacle fonctionnera peut-être pour une éventuelle tournée la saison suivante.
Et on ne peut blâmer personne surtout pas donner de leçon... et on doit avoir un minimum de discours syndical.
On doit bouffer.
La précarité s'installe, les portes se ferment, l'étau se resserre.
En ce moment il est complexe de faire vivre une section syndicale en région. Malheureusement notre secteur s'individualise, la notion de troupe est de plus en plus éloignée de la notion de groupe.
Syndicalement,
Jean-Maximilien SOBOCINSKI
Section Nord-Pas-de-Calais