Emploi et formation : orientations 2016-2018

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Article issu du document d’orientation adopté au 7ème congrès du SFA  - Plateaux 223 - 4ème trimestre 2015

Formation initiale et certifications

Depuis que le ministère de la culture a décidé de créer des diplômes professionnels relevant de sa compétence et depuis la mise en place d’une CPC (commission professionnelle consultative), le SFA s’est investi dans les divers groupes de travail dont l’activité professionnelle concerne sa compétence.

La CPC (dont la composition sera renouvelée à partir de l’an prochain) travaillera entre autres sur la finalisation des textes modifiant les niveaux de qualification des DE (diplôme d’État d’enseignement) et des CA (certificat d’aptitude de professeur). Le SFA continuera d’être présent dans les groupes de travail concernés, en essayant de renouveler et d’augmenter le nombre de ses membres travaillant sur ces sujets.

En ce qui concerne les DNSP (diplômes nationaux supérieurs professionnels), dont la relecture est envisagée, nos représentant-e-s seront particulièrement attentifs aux modifications apportées aux textes décrivant les référentiels et le « contexte métier ».

Le SFA engagera au sein de ses instances un débat sur l’opportunité de créer des formations préparant l’obtention d’un diplôme artistique par la voie de l’apprentissage (on notera à ce sujet que l’Afdas est dorénavant aussi un OPTA - organisme agréé pour la taxe d’apprentissage). Il sera vigilant aux conditions requises pour que l’apprentissage ne devienne pas un moyen déguisé de faire travailler des artistes sans les rémunérer selon les conditions conventionnelles.

Par ailleurs, le SFA continuera d’exiger que toutes les formations conduisant à l’obtention d’une certification relevant de la CPC du spectacle soient organisées de façon modulaire. Ceci afin que, entre autres, le diplôme puisse être obtenu par la voie de la VAE (validation des acquis de l’expérience). Cela permettra à des professionnels en activité d’obtenir un diplôme en faisant valoir un certain nombre de compétences acquises par leur expérience, sans avoir l’obligation de suivre l’entièreté d’une formation. L’autorité du ministère et des commissions d’habilitation devra peser sur les organismes délivrant les diplômes afin qu’ils organisent leur ingénierie de formation dans cette perspective.

Formation professionnelle continue

L’action du SFA au sein de l’Afdas

Le décret du 30 juin 2015 donne obligation à l’Afdas, comme à tous les financeurs de la formation professionnelle continue, de contrôler la qualité des actions de formation. L’Afdas devra procéder à des appels d’offre auprès des organismes de formation en fonction de six nouveaux critères. Les notions de « résultats obtenus » et de « suivi pédagogique » deviennent maintenant incontournables.

L’Afdas dispose depuis longtemps d’outils d’évaluation, mais leur mise à jour n’a pas été dûment préparée par les organisations paritaires. Le SFA s’assurera que les nouveaux outils d’évaluation à mettre en place seront pertinents et adaptés aux spécificités des métiers artistiques.

Les représentant-e-s du SFA, constatant au cours de ces dernières années la forte croissance des demandes individuelles, particulièrement pour des actions de formation de type « audiovisuel », participeront activement à la reconstruction du plan de formation pour mieux faire coïncider l’offre avec les besoins de nos branches professionnelles.

Nombre d’organismes de formation avaient auparavant orienté leur offre en fonction d’un dispositif de financement nouveau à l’époque, le DIF (droit individuel à la formation). Or le DIF a disparu. Les règles ont changé. Quels que soient les dispositifs, les organismes de formation devront maintenant se conformer à des exigences de qualité, et aux notions de suivi et de résultat qui jusqu’alors leur avait trop souvent échappé. Il s’agira sans doute aussi de mieux former les formateurs-rices à la prise en compte des réalités de l’emploi. Le SFA, s’appuyant sur les préconisations de la CPC auxquelles il a contribué, veillera à la déclinaison des référentiels par les organismes de formation.

On constate que croît le nombre d’organismes divers proposant des formations au casting, à l’entretien d’embauche, au passage devant la caméra, semblant ainsi répondre aux demandes de plus en plus fortes de jeunes artistes, ou d’artistes connaissant des difficultés dans la poursuite de leur carrière, afin d’être « performant-e-s » lors d’hypothétiques rencontres avec des directeurs-trices de casting ou des réalisateurs-trices. Avec la disparition du DIF, le plan de formation s’est vu impacté par un afflux de demandes de financement et d’offres de formation problématique. Ainsi, il apparaît évident aux membres du SFA ainsi qu’à nombre d’artistes, que les risques de confusion sont importants, que le nombre de ces formations apparaît très (trop ?) élevé et que très souvent elles ne remplissent par leur fonction.

Notre syndicat aura besoin de ses adhérent-e-s dans toutes les disciplines artistiques pour évaluer la juste répartition des ressources financières aux besoins de nos professions. Il devra aborder cette question en terme de formation professionnelle tout au long de la vie, principe essentiel tant d’un point de vue légal que politique, voire philosophique.

Cette dimension de la formation tout au long de la vie, associée à celle de la sécurisation des parcours des salariés, doit conduire le SFA à développer plus avant sa réflexion sur la reconversion professionnelle. Chaque artiste peut en effet être confronté à un changement dans sa carrière (désiré, subi ou accepté). Cette échéance est le plus souvent abordée individuellement, voire dans l’urgence et la solitude. Il s’agit d’une question touchant non seulement les individus, mais l’ensemble des salarié-e-s et de leurs syndicats.

Les instances du SFA devront consolider les liens entre le syndicat et ses représentant-e-s au sein de toutes les instances de l’Afdas : réunions régulières, échanges d’expériences, comptes rendus d’activité.

Le SFA participera, avec la fédération CGT du spectacle, au maintien de l’égalité d’accès dans toutes les régions. Il initiera au sein de ses instances une réflexion, puis des décisions, sur la nécessaire formation des formateurs-trices. Le SFA engagera auprès de toutes les institutions concernées des démarches afin de faciliter l’accès des artistes professionnels à ces formations.

Le SFA rappelle qu’il est fortement attaché à la liberté de création tant artistique que pédagogique.

 

L’action du SFA au sein des commissions paritaires nationales emploi formation (CPNEF)

Le traitement des questions posées par la en mise en œuvre de la loi de mars 2014 (par exemple la création du CPF, compte personnel de formation) est abordé tout à la fois par l’Afdas et les CPNEF. Il est absolument indispensable que les militant-e-s (tant du SFA que ceux agissant au niveau fédéral) qui sont impliqués dans ces organismes travaillent ensemble, en liaison continue avec le syndicat.

Les instances du syndicat devront rapidement aborder la problématique des « priorités de formation » qui touche aussi bien les diverses listes de formations éligibles au CPF - dont les CPNEF ont la responsabilité de la rédaction - que les décisions prises par les différents organismes et instances de financement concernés (l’Afdas, bien sûr, mais également le Fonds de professionnalisation ou Pôle emploi ou certaines collectivités régionales...).

Le SFA contribuera, avec les autres représentants des partenaires sociaux, au développement du travail sur la qualité de l’offre de formation professionnelle qualifiante et certifiante proposée par les divers organismes de formation : objet de la (ou des) formation(s) considérée(s) ; ses objectifs ; ses résultats ou tout au plus ses effets...

Il étudiera dans ses instances les analyses et propositions contenues dans la synthèse du travail confié au CEREQ (Centre de recherches et d’études des qualifications) pour l’actualisation du contrat d’études prospectives du spectacle vivant publié en 1997. Il analysera, avec ses représentant-e-s dans les groupes de travail de la CPNEF l’opportunité de la création de CQP (certificat de qualification professionnelle) destinés aux artistes interprètes.