France-Cameroun

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Article paru dans Plateaux n°204 - 1er trimestre 2011

Non ce n’était pas un match de football !

Mais un séminaire de formation des cadres syndicaux du SCAS, le Syndicat camerounais des artistes du spectacle.
La FIA avait mandaté le SFA à cet effet. Les programmes d’aides au développement des syndicats d’artistes interprètes, que ce soit en Afrique  ou dans les pays de l’ex-Union soviétique, sont généreusement financés par la centrale syndicale  suédoise, L0-TCO.

 

La formation s’est déroulée en six sessions :

  1. Présentation et écoute des stagiaires sur la réalité du terrain et les relations avec le syndicats.
  2. Les secteurs d’activités, les contrats, les employeurs.
  3. Quelles activités syndicales, quels objectifs à atteindre, quels avantages pour les syndiqués ?
  4. Recherche d’aides et de financements pour le syndicat, relations avec les Pouvoirs publics.
  5. L’organisation du syndicat, le recrutement, le fonctionnement des instances.
  6. Evaluation du stage, établissement d’un plan d’actions.

 

Nous avons rencontré quatorze stagiaires (sans compter la participation du président du SCAS, Joe M’Boulé.)

Ils venaient de six des dix régions du pays, dont les deux régions anglophones.

Tous ces artistes, chanteurs, musiciens, acteurs, danseurs, étaient très motivés. Et si nous avons pu leur transmettre nos modestes connaissances, nous avons énormément appris d’eux aussi. Si la nature des difficultés qu’ils rencontrent est similaire aux nôtres, celles-ci  sont décuplées du fait de la situation que connaît le pays. C’est ainsi que la majorité des artistes ont les pires difficultés à se faire déclarer et même payer un salaire minimum. Nous avons pu également nous rendre compte que les artistes engagés dans l’Ensemble national (théâtre, ballet et orchestre) cotisaient à la caisse de retraite nationale sans toutefois pouvoir en bénéficier.

 

Une « feuille de route » pour leurs activités à court et moyen terme a été formulée et adoptée à la dernière séance par nos camarades camerounais :

  • Organisation du syndicat :

-       fichier et courriels, lettre d’information ;

-       réunions régionales et nationales avec compte rendu et prochain congrès.

  • Plan d’action :

-       institutionnaliser les relations avec les ministères de la culture et du travail ;

-       montage d’un dossier afin que les cotisations sociales qui ont été prélevées sur les salaires des artistes de l’Ensemble national depuis des décennies reviennent au bénéfice des artistes  comme pour les autres agents de la fonction publique ;

-       ouverture de négociations dans le secteur du spectacle vivant ;

-       lobbying auprès des politiques en vue des prochaines élections.

 

Il s’agit d’objectifs concrets pour lesquels nous souhaitons pleine réussite à nos camarades du Cameroun.

 

Catherine ALMERAS