Lors de ses vœux au « monde de la culture » le 7 janvier, le Président Sarkozy persiste et signe sa politique libérale de désengagement de l’Etat et de destruction de tous les systèmes de solidarité dans notre pays. Son discours a été émaillé de sa volonté d’imposer à la culture les changements qui selon lui sont obligatoires pour toute la société. Lorsqu’il fait référence à l’épuisement d’un modèle de développement hérité de la révolution industrielle, lorsqu’il réaffirme sa volonté de revoir les labels et les cahiers des charges et de « réformer » en profondeur des aides à la création, lorsqu’il déclare qu’il est décidé à faire changer les choses et que la culture doit contribuer au monde nouveau auquel il aspire, nous avons tout à craindre. Il suffit de jeter un œil sur les décisions prises ces dernières années en ce qui concerne les services publics.
A la lecture de son intervention, nous avons pu malgré tout constater deux reculs, dus à la seule mobilisation des organisations professionnelles, tels le dégel du budget de la culture et l’affirmation que, dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales, celles-ci garderont leurs compétences en matière de culture. Chacun sait bien que le dégel de 5% d’un des ministères les moins dotés du gouvernement ne représente pratiquement rien en regard du budget global de l’Etat, même si ces sommes sont essentielles pour la création artistique. Le simple dégel du budget du ministère de la culture ne compensera pas les besoins criants qui existent depuis des années et auxquels le gouvernement n’a toujours pas répondu.
Afin de continuer à pouvoir peser sur les décisions à venir, il est grand temps que les artistes interprètes se mêlent de ce qui les regarde. Voilà l’enjeu de la semaine de mobilisation appelée du 23 au 30 janvier par la Fédération du Spectacle, rejointe par le Syndeac, l’Ufisc et la Cgt Culture. Voilà de quoi il s’agira à l’ASSEMBLEE GENERALE du LUNDI 25 JANVIER à 19h30 au THEATRE DE LA COLLINE.
Il y sera abordé :
- les questions sociales totalement ignorées bien sûr par le Président Sarkozy, dont l’expertise des propositions alternatives sur les annexes 8 et 10 de l'assurance chômage
- la pérennisation et le développement des emplois artistiques et techniques
la suppression du « Conseil Karmitz » qui dévore des crédits en dehors de toute cohérence
une loi d'orientation et de programmation pour la culture, plus que nécessaire au moment où le désengagement de l’Etat se poursuit, cette loi devant être associée à une réforme en profondeur régissant les rapports entre ce dernier et les collectivités territoriales
- un plan de relance et de développement des emplois, impliquant un soutien aux outils de production (et notamment les compagnies) et l’élargissement des publics...
La sauvegarde de nos métiers et notre participation à la création artistique sont nécessaires pour travailler plus et mieux. Ce sont les emplois artistiques de demain que nous devons défendre et développer dès aujourd’hui.
Oui, il est urgent que nos professions se mobilisent massivement contre le démantèlement progressif mais déterminé de tout ce qui a trait aux responsabilités publiques en matière de culture.
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Communiqué Fédération du Spectacle | 54.69 Ko |