Le Syndicat Français des Artistes-interprètes a appris avec consternation et par voie de presse que le ministère de la Culture avait décidé sans aucune concertation de supprimer la commission de désaffectation des salles de spectacles.
Pour rappel celle-ci, composée de représentants des organisations représentatives des auteurs (syndicats et sociétés de gestion collectives), des artistes interprètes, des techniciens et personnels administratifs et d’accueil, producteurs et diffuseurs de spectacles, avait été créée à la libération pour mettre un terme à la disparition des salles de spectacles comme ce fut le cas des music-halls au profit d’opérations immobilières.
C’est ainsi que les propriétaires de salles ne pouvaient en changer la destination sans s’engager à remplacer la salle de spectacles désaffectée. Ce fut par exemple le cas de l’Olympia qui fut reconstruite à l’identique dans le cadre d’une transformation immobilière.
Il est vrai qu’à plusieurs reprises lors des années passées des ministres n’ont pas tenu à suivre l’avis consultatif des membres de la commission préférant répondre aux souhaits de municipalités plus enclines à favoriser des intérêts privés et commerciaux. La Commission de désaffectation des salles de spectacles était visiblement une gêne pour ces intérêts et dorénavant les salles de spectacles pourront disparaître en catimini.
La décision unilatérale du ministère qui n’a pas daigné en avertir les professionnels concernés démontre une fois de plus le mépris que porte le gouvernement aux organisations représentatives qu’elles soient syndicales, patronales ou professionnelles.
En outre cette décision purement idéologique livrant ainsi les salles de spectacles à la loi du marché, est un véritable coup porté à la Culture et à la diversité des expressions culturelles que le SFA entend dénoncer.