Donald Trump a fait le choix de supprimer la totalité des crédits budgétaires pour l’année 2018 à quatre agences fédérales en charge de la Culture.
Le « National Endowment for the Arts » avec 148 millions de dollars, le « National Endowment for the Humanities » avec 148 millions de dollars, « l’Institute of Museum and Library Services » avec 230 millions de dollars et la « Corporation for Public Broadcasting », avec 445 millions de dollars, qui soutient 362 chaînes de télévision publiques et 1 136 stations de radio locales, pourraient disparaître si le Congrès vote cette proposition de suppression de budget.
Ces quatre agences ont en charge de soutenir des projets et des organismes culturels et d’aider les Etats fédérés dans la mise en œuvre des politiques publiques culturelles sur l’ensemble du territoire, en milieu urbain comme rural et de faciliter ainsi l’accès à la culture de toute la population américaine.
La validation de cette décision par le Congrès aurait des conséquences terribles pour les agences culturelles et les Etats fédérés jusque-là soutenus, pour la diversité des projets de proximité auprès de toute la population, pour les travailleurs et travailleuses qui y sont engagés et pour certains territoires qui pourraient être amenés à devenir des déserts culturels.
La suppression des aides fédérales pour la culture, qui ne représentent que 0,01 % du budget fédéral, est une goutte d’eau dans les économies voulues par le président américain. Mais elle symbolise bien les velléités et les priorités d’un gouvernement libéral qui choisit de supprimer la place et le rôle de l’Etat fédéral dans les politiques culturelles à l’instar de ses choix dans l’aide au développement, la protection de l’environnement et la recherche médicale qui connaissent le même sort.
La CGT Culture, la CGT Spectacle et l’UGFF-CGT apportent tout leur soutien aux travailleuses et travailleurs américains qui seraient touchés par ces mesures inacceptables. Elles exhortent les élus au Congrès à refuser la suppression des budgets culturels qui aurait de lourdes conséquences en matière d’accès à la culture et de citoyenneté mais aussi en termes économiques.
En France, à l’heure où les débats entre les candidats à l’élection présidentielle ont enfin commencé, nos organisations rappellent que les questions relatives à la culture, à la citoyenneté et au service public de la culture, des arts et de l’audiovisuel sont quasiment absentes des discussions et des projets.
Et si nous persistons dans cette demande de débats et d’échanges, c’est que nos organisations sont convaincues que l’économie ne doit pas l’emporter sur l’humain, que l’imaginaire n’a pas de prix et que l’art et la culture sont la clé de voûte de la démocratie et du progrès social, à Munnsville comme à Baltimore, à Sèvres comme à Echirolles !