Edito

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Nous sommes à l’arrêt... inutiles ? En colère. Nous avons travaillé, répété, proposé, inventé, enfourché tigres et fromages, mais rien n’y fait.

Nous ne sommes pas entendus.

Alors nous sommes entrés dans des théâtres, d’abord à l’Odéon puis partout en France, du nord au sud, d’est en ouest et même à La Réunion. Théâtres, opéras, SMAC, cinémas, partout où nous jouons, montrons d’habitude, partout où le silence a pris la place. Ce qui est en jeu, c’est le rapport de force, trouver les leviers pour appuyer et faire monter nos revendications.

Le monde culturel est unanime, il veut et doit rouvrir ses portes, ses espaces, retrouver le public et la chaleur des représentations. Oh oui ! il faut se retrouver, mais pas à n’importe quel prix, pas n’importe comment, pas sans droits sociaux, pas sans financement pour l’emploi, pas sans sécurité, pas sans concertation, pas sans toutes et tous nos collègues. Nous voulons une réouverture en bonne intelligence.

Et là, il y a un hic. Quand on parle de travail, de plan de relance, de fonds de soutien à nos métiers, de prolongation des droits à l’indemnisation chômage, d’accès aux indemnités journalières de la Sécurité sociale, d’insertion des plus jeunes, de sauvetage des plus fragiles, là ça tique.

Là les discours changent.

Pourtant il va bien falloir entendre ce monde de la culture qui doute, panique, mais qui continue de créer des solutions, de produire des idées, qui continue d’exister, de travailler quand même. Il faut la prendre en compte cette richesse. Il faut entendre nos revendications qui ont pour objectif de ne laisser personne sur le côté.

Alors oui, nous devons une fois de plus nous serrer les coudes, proposer une fois de plus les solutions pour vivre de nos métiers.

Nous ne lâcherons rien tant qu’un plan de relance digne de ce nom n’est pas construit, en concertation avec les syndicats, financé et mis concrètement au service de l’emploi, de la création, et à la sauvegarde des droits sociaux.

Car soutenir uniquement les grosses maisons en croyant au ruissellement hypothétique est une vue de l’esprit. Nous avons besoin d’une politique culturelle ambitieuse et d’une politique sociale solide et responsable, pour prendre à revers la crise Covid-19 et ne laisser aucun artiste sur le bord du chemin.

Il faut que les mairies, les départements, les régions, l’État se mobilisent pour mettre en place ce plan de relance. Le SFA a proposé de nouveaux relais, de nouvelles pistes, pour aider à frayer un chemin vers une sortie de crise qui ne laisse personne sur le bord. Vous êtes nombreuses et nombreux à être venu·es vous joindre à nous pendant cette période. Il faut que ce mouvement aussi se poursuive : plus le syndicat est fort, plus nos idées peuvent s’enraciner et prospérer.

Pour que personne ne soit oublié.