Article paru dans Plateaux n°206 - 3ème trimestre 2011
Conférence organisée par EuroFia
Berlin – 26 juin 2011
Le groupe européen de la FIA a engagé une étude sur la reconversion des danseurs en Europe. Cette étude, financièrement soutenue par la Commission européenne et réalisée par les consultants Richard Poláček et Tara Schneider, a été suivie durant un an et demie par un comité de pilotage auquel a participé le SFA.
Dans un premier temps un questionnaire avait été adressé à l’ensemble des syndicats, afin de recueillir et comparer des informations concernant le statut des danseurs, les divers types de contrat, le contenu et la couverture des conventions collectives, l’existence ou non de système spécifiques de retraite, les différences de traitement selon le statut de l’employeur, les dispositifs de formation continue, la possibilité pour les danseurs d’accéder réellement aux dispositifs de formation « tout au long de la vie » et de reconversion, les questions et propositions des organisations syndicales…
Les syndicats de vingt pays ont répondu, dont les réponses ont été analysées et compilées dans vingt-neuf tableaux. Une étude transversale sur « les dispositifs de reconversion et de formation tout au long de la vie offrant aux danseurs la possibilité de construire un projet professionnel à long terme après l’arrêt de leur carrière d’artiste interprète ».
Avant la clôture et la publication de cette étude, une conférence a réuni à Berlin une centaine de participants, afin d’engager une discussion entre l’ensemble des syndicats européens d’artistes et de bénéficier de la réflexion d’un maximum de partenaires et d’institutions. Ainsi de très nombreux intervenants (syndicalistes, employeurs, artistes chorégraphiques, sociologues, élus ou représentant du ministère français) de la culture ont fait partager leurs expériences, leurs actions, leurs réflexions.
Nous exposerons plus en détail dans un prochain Plateaux le contenu essentiel de l’étude et des conclusions que peut en tirer la FIA. Parmi quelques éléments abordés on retiendra déjà : la diversité de traitement – dans nombre de pays – entre danseurs permanents et danseurs sous contrat de courte durée ; la force du lien entre statut de l’artiste, dispositifs de formation initiale et continue et systèmes de retraite et de reconversion ; la nécessité d’une prise de conscience collective (au-delà du seul secteur institutionnel professionnel de la danse) ; la synchronisation insuffisante entre les divers dispositifs (multiplicité des guichets et des interlocuteurs) ; l’absence de données sur la réalité de la mobilité des artistes ; les questions de l’accompagnement et du conseil afin de prendre en compte la singularité des parcours ; bien évidemment, la question du financement de dispositifs permettant de concourir à une reconversion réussie pour tous les professionnels ; la négociation d’accords collectifs adaptés et l’engagement des syndicats dans la prise en charge de la reconversion des danseurs et de la sécurisation des parcours professionnels …
Xavier Timmel