Plateaux N°213

-A A +A
Trimestre: 
Avril / mai / juin 2013

Edito

Chaud et froid

Durant ce printemps qui n'est jamais venu, le chaud et le froid ont cependant soufflé sur les terres de l'artiste interprète, les frimas ayant pris cruellement le pas sur les éclaircies. Commençons néan­moins par les secondes. L'extension de la convention collective nationale des entreprises du secteur privé du spectacle vivant signi­fie que dorénavant, avec la convention collective des entreprises artistiques et culturelles, la totalité du spectacle vivant est couverte par les conventions collectives et que désormais tout artiste interprète est protégé (conditions de travail, protection sociale, salaires...). Nous nous en réjouissons, même si ces années de négociations nous ont parfois semblé un peu longues.

La deuxième embellie à l'horizon de cet été chancelant est sans nul doute la prise de déci­sion européenne d'exclure l'audiovisuel des accords de libre-échange avec les États-Unis d'Amérique. Même si nous devons rester extrêmement vigilants, c'est une bonne nou­velle : chaque État doit pouvoir définir ses politiques publiques et ainsi préserver des emplois dans les domaines culturels les plus exposés à une possible hégémonie.

L'annonce du dégel des crédits concernant le budget 2013 du ministère de la culture est-elle un signe d'éclaircie dans ces cieux bien nuageux ? Nous en doutons fort lorsque nous constatons que le financement de l'État en faveur de la création est loin d'être au ren­dez-vous, que la loi d'orientation - et les débats qui devraient y être associés - reste pour le moment dans de profondes limbes, que des aides spécifiques à l'emploi artis­tique tardent à voir le jour...

Côté refroidissement, le joli mois de mai fut le témoin, pour les entreprises artistiques et culturelles, d'une négociation des salaires qui n'en fut pas une puisque nos employeurs ont généreusement proposé aux artistes interprètes... 0,6 % d'augmentation !

Si on dégèle d'une part (voir plus haut), on surgèle ailleurs : en particulier la ligne budgétaire « démocratisation culturelle » semble définitivement congelée...

Et l'automne sera glacial, si nous ne le rendons chaud par nos luttes ! Au programme, excusez du peu : retraites et assurance chômage ! Pourquoi le mot « réforme » ne serait-il pas réhabilité ? Nous présentons pour nos métiers, à travers les propositions de la CGT Spectacle, une véritable réforme de nos annexes à l'assurance chômage. Défen­dons-la, faisons-la connaître.

Nos dirigeants, qu'ils soient politiques ou patronaux, croient nous avoir inculqué, pour ne pas dire inoculé, cette maxime : « Vous vivez plus longtemps, travaillez donc plus longtemps. » À l'heure où les employeurs licencient les salariés dès cinquante-cinq ans, on a du mal à comprendre Laurence Parisot, le patronat... et le gouvernement qui veu­lent inexorablement reculer l'âge de la retraite.

Ne battons pas en retraite, battons-nous pour nos retraites !

Préparons l'été indien d'ores et déjà, la veille de la Fête Nat' : tous ensemble dans la rue en Avignon le 13 juillet pour la politique culturelle dont le pays a besoin.

La Délégation générale

 

Sommaire

Spectacle vivant

  • Avignon 2013 - manifestation le 13 juillet
  • Extension de la convention collective nationale du secteur privé du spectacle vivant
  • Négociation des salaires dans la CCNEAC - Cohérence des employeurs ?
  • Petit viatique pour un qui s'en va jouer en Avignon
  • Étude sur l'emploi des artistes lyriques solistes en France
  • Le cachet
  • Le SFA présent au Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières

Vie syndicale

  • Le congrès de notre fédération

Audiovisuel  

  • Suite du (mauvais) feuilleton de la convention collective cinéma
  • Suite de l'accord dit L212-7
  • Rapport Lescure : il faut concrétiserles préconisations
  • Signature d'un nouvel accord avec TV5

International

  • Édimbourg: réunion EUROFIA
  • Accord de libre-échange UE - EU : fragile victoire

Mots croisés

Carnet