Plateaux n°233

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Trimestre: 
Avril / mai / juin 2018

Edito

 

Le « Projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel » centralise l’offre de formation professionnelle et diminue les moyens mutualisés pour l’assurer, et en même temps accroît le contrôle des chômeurs. Ah, la liberté de choix… !

La première « ordonnance Macron »  du 22 septembre 2017 vise, dit-elle, le « renforcement de la négociation collective ». Pour ce faire, elle accélère la disparition de nombreuses conventions collectives de branche et diminue la portée d’autres, et en même temps affaiblit le pouvoir des syndicats dans les entreprises. Ah, que nous nous sentons renforcés dans nos prérogatives dans l’intérêt des salariés… !

La deuxième ordonnance propose une « nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l'entreprise, favorisant l'exercice et la valorisation des responsabilités syndicales ». Pour ce faire, elle supprime les comités d’entreprise et les comités d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail, et en même temps diminue le nombre de représentants du personnel, tout en augmentant leur charge de travail. Ah, que nos responsabilités sont valorisées… !

La troisième ordonnance « relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations du travail » limite la capacité des salariés de recourir à la juridiction prud’homale et en même temps rend les licenciements plus simples et moins chers… pour les employeurs. Ah, que nous nous sentons sécurisés (et que tout cela était prévisible …) !

Dans le cadre de la « réforme » prévue de l’audiovisuel publique, la diffusion de France 4 sera supprimée sur la TNT. « On ne parle pas de suppression », dit notre Ministre, « on parle de bascule numérique ».

On le voit, ce gouvernement, cet exécutif (et ces parlementaires, même si on n’a pas la place de toutes et tous les citer) de Marcheurs, de droite et, en même temps… de droite, utilise à sa guise le langage pour masquer la réalité de ses intentions et, en même temps, de ses actes.

Le gros œuf Humpty Dumpty (ou Gros Coco ou Rondu-Pondu en français), dans De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll, dit à Alice que les mots ne signifient pas ce qu’ils veulent dire, mais ce que lui, il veut qu’ils disent. « La question est de savoir qui sera le maître. »

George Orwell, dans 1984, décrit la novlangue inventée par les dirigeants de la dictature en place pour manipuler le sens des mots de telle sorte que penser autre chose que la pensée unique souhaitée devient non pas seulement illégal, mais impossible.  L’inversion de sens illustré par le nouveau mot Orwellien « noirblanc » évoque parfaitement le langage du discours et des textes du pouvoir en place en France aujourd’hui.

Nous, les artistes, devons voir clair, nous devons résister à cette torture des mots et des idées. Nous, militants du SFA, continuerons de parler clair, pour porter la voix des artistes qui nous font confiance. Rejoignez-nous ! 

 

Sommaire

  • Spectacle vivant

Avignon : le Off et les professionnels
Présence du SFA au Festival
Festivals lyriques : mutualisation et débrouille
Artistes lyriques : reclassement ou poursuite du métier ?

  • Social

Restructuration et fusion des branches : danger !
FNAS : report des élections
Alerte : menace sur le FNAS !

  • Vie syndicale

Stage : les droits de propriété intellectuelle

  • Formation 

Réforme de la formation professionnelle

  • Audiovisuel

Cinéma : la coproduction donne des inquiétudes

  • Europe

Directive SMA : conclusion positive
EuroFIA : réunion semestrielle
EuroFIA : réunion avec les OGC européens

  • Juridique

Défense syndicale aux prud'hommes

  • Info

La Médiathèque de Vaise plus que vivante !