Edito
2019 va s’ouvrir sur une scène regorgeant de situations complexes confrontant toutes les habitantes et tous les habitants du pays, voire de l’Europe, en fait, du globe. Bien sûr, les artistes interprètes se trouvent aussi au milieu de ces problématiques et défis, en tant que citoyen.ne.s certes, mais aussi bien souvent, en tant qu’artistes.
La dérégulation climatique, les flux migratoires, les déséquilibres économiques ne sont peut-être que les plus visibles des difficultés auxquelles nous devons faire face. Mais les mauvaises réponses des gouvernants et du monde des affaires, le libéralisme rapace, le populisme rampant, l’autoritarisme haineux aggravent les conséquences de ces difficultés pour les moins nantis. La peur règne trop souvent en maitre des réflexions et des émotions, la peur avec son lot d’intolérance, de racisme, d’homophobie, de xénophobie, d’islamophobie, d’antisémitisme, de nationalismes…
Mais en cette fin d’année 2018, la France est marquée par la montée de la colère populaire, désordonnée, hétérogène, dangereuse et pleine d’espoir à la fois. Le pouvoir en place ne sait y répondre que par la répression, parfois sanglante et la manipulation. Les manifestants ont réussi à gagner quelques concessions, mais cela ne suffit pas. Juste avant noël, l’exécutif a annoncé que l’hiver à venir verrait la tenue d’un grand débat national, censé recueillir les doléances et les idées du peuple pour y apporter des solutions. Mais en même temps, et comme d’habitude, le Président a annoncé que, quelles que soient les remontées du débat, il ne changerait pas le projet sur lequel il avait été élu.
Dès le début 2019, les négociations d’une nouvelle convention d’assurance chômage devrait se conclure, le gouvernement ayant établi cette date limite aux partenaires sociaux interprofessionnels pour appliquer son exigence d’économies de 3,9 milliards d’euros. Comme cadeau de Noël, le patronat et certains syndicats ont envoyé une lettre de cadrage au monde du spectacle, demandant aux négociateurs des annexes 8 et 10 de participer à ce plan de coupes. Ces négociations devront se terminer le 21 janvier. Évidemment, la délégation CGT Spectacle n’acceptera pas de réductions de nos droits. Mais pour gagner la lutte, il va falloir que les artistes se mobilisent, comme ils savent le faire. Rien ne sera acquis sans l’implication de toutes et de tous !
Des batailles sur les retraites vont devoir être menées dans les tous prochains mois.
L’audiovisuel est en pleine restructuration.
L’Internet spolie le travail des artistes interprètes et autres créateurs, sans les rémunérer.
L’emploi et les salaires dans le spectacle vivant dégringolent.
La formation professionnelle des artistes et technicien.ne.s, et particulièrement des intermittent.e.s, est gravement menacée par la loi sur « la liberté de choisir son avenir professionnel ».
Le SFA s’est préparé aux défis à venir lors de son Congrès du mois de novembre (vous lirez notre document d’orientation dans ce numéro de Plateaux) et, quand vous lirez ces lignes, ses adhérent.e.s auront élu une nouvelle direction nationale, prête à mettre en œuvre ce plan d’action.
Joignez-vous à nous pour que 2019 soit une année de progrès pour toutes et tous les artistes-interprètes, une année de solidarité, de paix et de justice sociale pour les citoyen.ne.s de France et du monde.
Et, en nous excusant de la livraison très tardive de notre revue, nous vous souhaitons santé, travail, énergie et joies pour le nouvel an !
La Délégation générale
Sommaire
- Social
Le prélèvement à la source
Stage SFA sur la protection sociale
- De retour du Congrès
- Document d'orientation
- International
Réunion EuroFIA à Rotterdam
Les travailleurs dits "atypiques"
Le nouveau Passeport Danse
- Juridique
Huit artistes c / le Théâtre du Ranelagh