Le Syndicat français des artistes-interprètes (SFA) a appris avec stupéfaction l’attaque menée par l’armée israélienne contre le camp de réfugiés de Jénine et le Théâtre de la liberté.
Les locaux du théâtre ont été saccagés. Il ne reste plus rien du matériel au service de la création artistique que ce soit les ordinateurs, les caméras, les instruments de musique… Ses dirigeants ont été arrêtés. Si Ahmed Tobasi, metteur en scène, et son frère ont été relâchés, le Directeur Mustafa Sheta et un jeune diplômé de l’école d’art dramatique du Théâtre de la liberté, Jamal Abu Joas, seraient toujours dans les griffes de l’armée. Ils risquent de partager le sort du Président du théâtre, Bilal al Saadi qui est en détention administrative (sans inculpation, ni jugement) depuis septembre 2022.
Le Théâtre de la liberté, au cœur de la création artistique en Palestine, est, à travers son programme d’éducation populaire (notamment auprès des enfants du camp), un instrument de paix et d’émancipation.
Les engagements politiques ne peuvent être un motif d’emprisonnement, a fortiori pour des artistes. La destruction d’un théâtre, l’arrestation des artistes et personnels qui y travaillent, sont contraires à toutes les conventions internationales concernant les droits humains, la liberté d’expression et de création et la diversité culturelle.
Au-delà de notre soutien indéfectible auprès des artistes palestiniens, le SFA demande au gouvernement français d’intervenir auprès des autorités israéliennes afin que nos collègues soient libérés et que le théâtre soit doté des moyens permettant sa reconstruction.
Paris, le 2 janvier 2024