Le ministre de l’économie et des finances vient de publier un décret actant une baisse importante des crédits publics, notamment du ministère de la Culture. Le budget déjà bien insuffisant dévolu à la création affiche à lui seul une baisse de près de 100 million d’euros, soit 9,1%. Et cela sans aucune forme de débat.
Par ce coup de force Bruno Lemaire porte atteinte de manière massive au volume d’emploi des artistes interprètes pour 2024 mais également pour les années à venir. Impacter ainsi le budget pour la création, c’est tuer dans l’œuf des projets artistiques et donc des tournées à venir. Pour les artistes interprètes l’impact de cette coupe se fera ressentir sur plusieurs saisons. Alors même que nous dénoncions déjà une détérioration du volume d’emploi et des conditions de travail dans le champ du spectacle vivant subventionné, cette coupe sombre vient encore aggraver une situation délétère, avec d’autant plus d'impact qu’elle aura des répercussions sur les crédits en provenance des territoires, étant donné les usages en matière de financements croisés.
Nous constatons que notre ministre Rachida Dati n’a eu ni le poids politique, ni l’énergie nécessaire pour éviter cette catastrophe, malgré ses grands discours sur ce qu’une personnalité comme la sienne pourrait apporter à nos secteurs. Si nous ajoutons à cela ses dernières déclarations concernant la politique culturelle de Laurent Wauquiez (qu’elle estime tant !), les coupes budgétaires de la région Grand-Est sur la diffusion et la création dans le but de « financer le plan Mieux produire mieux diffuser », notre inquiétude ne fait qu’augmenter.
C’est une récession qui s’annonce dans l’ensemble du secteur. Un ministère sans moyen ni ambition n’est qu’une façade. Et sa ministre, désavouée, une marionnette. Paris, le 23/02/24 |