Une grande fête s’annonce et pourtant dans l’ombre de sa préparation, on peine.
Le Syndicat Français des Artistes interprètes CGT défend les intérêts professionnels des artistes interprètes, notamment chorégraphiques. Il est alerté par des danseurs et danseuses de propositions contractuelles inacceptables, ne respectant ni la convention collective ni la « charte sociale » signée par Paris 2024.
Paname 24, en tant que producteur exécutif des deux cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, cherche à recruter nombre d’artistes interprètes, notamment chorégraphiques, pour ces fêtes d’ouverture. Plus de 1 200 artistes chorégraphiques ont été auditionné·es à Paris, durant plusieurs week-ends. Environ 120 artistes intermittent·es ont été retenu·es pour la cérémonie du 26 juillet et performeront aux côtés d’artistes permanent·es et d’étudiant·es d’écoles supérieures également engagé·es pour l’événement.
De manière parfaitement illégale, Paname 24 a annoncé aux candidat·es, parfois venu·es de l’étranger, que les frais de transport et d’hébergement pour les répétitions et les représentations ne seraient pas pris en charge. C’est, bien entendu, contraire à la convention collective applicable.
Toujours au mépris des règles en vigueur et de leur droit à l’image, les artistes ont non seulement été filmé·es, mais ont dû signer, sans contrepartie, des cessions de leur droit à l’image et de leurs droits de propriété intellectuelle.
Il est inacceptable que les artistes participant à ces cérémonies d’ouverture, retransmises dans le monde entier, soient privé·es des rémunérations auxquelles ils et elles ont droit au titre des droits voisins. Ils et elles se retrouveraient ainsi exclu·es de la chaîne de valeur produite par les droits de diffusion colossaux générés par les cérémonies d’ouverture des JO.
Le SFA exige donc que la société Paname 24 respecte les dispositions conventionnelles.
- Les frais de transport et d’hébergement de l’ensemble des artistes retenu·es résidant à plus de 40 km de Paris doivent être pris en charge.
- Les artistes doivent être rémunéré·es pour la cession de leurs droits exclusifs, de manière appropriée et proportionnelle à la valeur économique réelle ou potentielle des droits cédés, comme le veut le code de la propriété intellectuelle.
Le SFA invite tous et toutes les artistes à le rejoindre, à s’outiller, à s’informer de leurs droits et à ne pas rester silencieux·ses face aux pressions qu'ils et elles subissent.
Souvenons nous des JO 1992 à Albertville. Les danseur·euses s’étaient mobilisé·es et la menace d’un mouvement de grève à l’approche de la cérémonie d’ouverture avait conduit à une augmentation des salaires des artistes !
La victoire collective pour une meilleure considération de nos métiers est possible !