Le TEP, tout un symbole, est en passe de disparaître en tant qu’outil de création théâtrale. Peut-on simplement dire : « Attention Théâtre de l’Est Parisien en danger » ?
Catherine ANNE quittera le TEP à la fin juin 2011. Pendant huit années, sous sa direction, le théâtre aura mené une politique de création d’auteurs vivants en direction de l’enfance et la jeunesse : 58 écrivains auront été représentés, 93 pièces nouvelles. Travail tout à fait remarquable, tant sur le plan artistique que sur le plan de la fréquentation et de la fidélisation du public.
Valérie BARAN, directrice du TARMAC, lui succèdera : un projet artistique en chasse un autre, quoi de plus normal après tout, dirait le ministère qui s’y entend bien pour interrompre en vol le travail en plein essor ! Mais la nouvelle directrice arrivera…avec toute son équipe !!! Voilà qui change tout, non ? Il s’agit donc peut-être d’autre chose que du simple remplacement d’un projet par un autre.
Que va devenir le pavillon du Charolais que Gabriel GARRAN avait transformé en Théâtre International de Langue Française il y a 25 ans et dans lequel s’était implanté le Tarmac ?
Que va devenir le TEP, dernier avatar de la Guilde, théâtre populaire parisien créé en 1951 par Guy RETORE en même temps que le TNP à Chaillot ?
On voit bien se profiler la réponse…si nous restons les pieds dans le même sabot !
Ici comme ailleurs, c’est la loi du marché qu’on veut appliquer : fusion, concentration, déqualification, avec leurs cortèges lamentables : licenciement d’une partie du personnel, transformation d’un lieu de création en lieu d’accueil, déconsidération des compétences professionnelles et des savoir-faire, et au bout du compte, disparition d’une salle de théâtre ! Inacceptable !
Le SFA s’élève contre la mise à l’encan de la création artistique ! Il dénonce fortement cette politique de désertification qui accompagne l’attaque idéologique plus sournoise – et plus profonde – contre l’intelligence, la création et l’imaginaire.
De l’annonce de « l’installation de la Comédie Française à la MC 93…», à la suppression de l’activité de création dramatique du Théâtre du Passage de Fécamp, les atteintes vont dans le même sens, ce sont des coups de boutoirs portés aux lieux et structures de création.
Le SFA dénonce cette entreprise de démolition méthodique.
Nous assistons à un vilain spectacle conçu au sommet de l’Etat et mis en scène par des hommes aux ordres, des hommes de culture (!) placés à la tête du ministère de la « déculturation » et qui s’emploient à démolir à coups de hache ce qui a été laborieusement mis en place depuis plus d’un demi siècle et dont ils devraient avoir la charge de préserver et d’améliorer l’héritage.
Quand les gardiens du temple deviennent des incendiaires, il convient de chercher autre chose que des seaux d’eau pour contrecarrer leurs néfastes projets.