Disparition d'un théâtre

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Communiqué de presse du SYNDEAC et la CGT du Spectacle


A plusieurs reprises depuis un an, nous avons attiré l'attention sur les menaces qui pesaient
sur l'avenir du TEP en tant que lieu de création dramatique.
Depuis 2002, Catherine Anne a mené dans ce théâtre une politique de création d’auteurs
vivants et un travail exigeant en direction de l’enfance et de la jeunesse. Le ministre de la
Culture l’a félicitée pour son bilan, tant sur le plan artistique que sur le plan de la
fréquentation et de la fidélisation du public, mais a néanmoins souhaité mettre fin à son
travail.

Un autre avenir a été préparé pour le TEP par la DGCA. Il a été décidé d’installer au TEP le
projet du TARMAC et de « fusionner » les deux entreprises, faisant ainsi de deux théâtres un
seul.

Nous avons demandé au ministre de la Culture de reconsidérer cette décision et de
maintenir le TEP dans sa vocation initiale consacrée depuis cinquante ans à la création
théâtrale sous la direction d'un artiste. Nous avons, dans le même temps, souligné la
nécessité d’amplifier le soutien au projet du Tarmac autour de la Francophonie, qui devrait
pouvoir se déployer ailleurs.

Depuis le 1er juillet, Catherine Anne a quitté ses fonctions de directrice du Théâtre de l’Est
Parisien. A partir de cette date TEP et TARMAC ne font qu’un. Un théâtre disparaît et la
direction par un artiste une fois de plus est supprimée.

Nous constatons que la volonté de réduire le nombre d’outils de travail et les moyens
consacrés au théâtre prime sur l’ambition artistique.

Des assurances nous avaient été données à plusieurs reprises sur le maintien des emplois.
Nous remarquons qu’à l’issue de cette opération de « fusion » voulue et commandée par le
Ministère, l’équipe du TEP qui comptait 18 salariés, dont 3 comédiens, et celle du TARMAC
composée de 8 personnes, vont se réduire à une seule équipe de 17 salariés à partir du
mois de septembre.

En outre, des promesses ont été faites pour l’implantation d’un nouveau projet artistique sur
le site du TARMAC à la Villette. Mais nous constatons qu’à ce jour rien n’a été annoncé qui
puisse ressembler à un tel projet, aucun avenir n’est envisagé pour des artistes dans ce lieu
qui sera vidé d’une partie de son matériel et privé de moyens dès l’automne prochain.
Nous ne cessons de dénoncer les dégâts considérables que provoque la mise en oeuvre de
la Révision générale des politiques publiques et les graves conséquences qu'elle entraîne
pour la création artistique dans le spectacle vivant et pour la culture en général. Mais au-delà
de cette politique funeste, nous ne pouvons rester silencieux et laisser faire ce qu'il faut bien
appeler une entreprise de démolition caractérisée de nombreux outils de création théâtrale.

Le SYNDEAC, et la CGT Spectacle demandent le réexamen de la situation faite au TEP. Ils
revendiquent plus que jamais l’arrêt de la Révision générale des politiques publiques dans le
secteur culturel et exigent que cesse cette guerre sournoise contre la création dramatique et
l’imaginaire.

Paris le 11 juillet 2011