Article paru dans Plateaux n°200 - 1er trimestre
2010
Bloqués au même niveau
depuis 1997, les salaires des artistes dramatiques, lyriques, de variétés et
bruiteurs vont enfin augmenter à Radio France. Il aura fallu des années de
revendication et de menaces juridiques du SFA, notamment, ainsi que la
coopération constante de nos camarades du SNRT-CGT Radio France ainsi que des
changements à la direction de l’antenne pour qu’on puisse enfin voir nos
salaires augmenter un tant soit peu. Tous les syndicats de salariés présents
dans la négociation ont soutenu nos positions. En effet, nous avons obtenu des
revalorisations, selon les catégories, échelonnées d’un peu plus de +10% à un
peu plus de +0,5% (tous les salaires ont été arrondis à l’euro entier
supérieur !). Ce n’est pas grand chose après plus d’une décennie de gel
injustifié, mais le principe (légal) d’une négociation annuelle est enfin
rétabli et les artistes interprètes engagés au cachet ne seront plus les
oubliés de la Maison. L’accord devrait être signé quand vous lirez ces lignes,
et une régularisation des cachets réglés depuis janvier 2010 sera effectuée.
Dans le même temps se déroule une négociation sur les
droits d’utilisation sur Internet des prestations des mêmes catégories
d’artistes interprètes. Radio France diffuse déjà en streaming sur son site, sans en avoir l’autorisation, les émissions
dramatiques et certains documentaires pendant une courte période après la
diffusion sur les ondes hertziennes. Certaines émissions documentaires qui
utilisent parfois des comédiens sont aussi disponibles en podcasts. Le SFA avait déjà fait remarquer la délicatesse de sa
situation à la direction lors de la réunion du bilan annuel de 2008. Radio
France souhaite enfin se mettre en conformité avec la loi et aussi prévoir un système
pour rémunérer les artistes interprètes
pour les utilisations diverses sur Internet de leur travail, dans les cas
d’utilisations gratuites pour les visiteurs du site, et dans ceux où les
utilisations seraient payantes. Les syndicats d’artistes interprètes souhaitent
que tout accord soit expérimental, pour un temps limité. Radio France n’est pas
plus capable que nous de prévoir avec précision l’évolution des comportements
des auditeurs. Si l’écoute sur Internet est destinée à remplacer progressivement
les rediffusions hertziennes, il faut éviter un impact négatif sur la
rémunération globale des artistes. Au moment où nous mettons sous presse, cette
négociation est toujours en cours.
J.S.