Le SFA a participé activement aux réunions autour du Comité exécutif de la Fédération Internationale des Acteurs qui se sont tenues du 28 septembre au 1er octobre à Londres. La FIA a été fondée en 1952 par le SFA et British Actors’ Equity pour regrouper les syndicats d’artistes interprètes du monde entier. Aujourd’hui, elle rassemble une centaine de syndicats de quelques 60 pays. Elle est gouvernée par un présidium comprenant une Présidente et six vice-présidents, dont notre camarade Denys Fouqueray, ainsi qu’un comité exécutif comprenant des représentants de huit autres pays. C’est Equity RU qui nous a efficacement et chaleureusement accueillis pour nos travaux, au moment que ce pays est frappé par des remous socio-économiques importants, auxquels les travailleurs représentés par Equity et les autres syndicats réagissent avec des mobilisations importantes, y compris pendant notre visite.
Le Présidium (qui se réunit au moins 2 fois par an) suit la conduite quotidienne assurée par le Secrétariat (4 salarié.e.s basé.e.s) à Bruxelles et interagit avec le Comité exécutif quand cela s’avère nécessaire.
La réunion du Présidium a été suivi d’une journée pour le groupe anglophone et d’Amérique du nord, qui se réunissent traditionnellement de manière conjointe. Les autres délégué.e.s sont les bienvenus et une traduction est fournie. Le SFA assiste régulièrement à ces travaux, car nos camarades, notamment des très grands syndicats, ont une grande expérience et beaucoup à partager sur des questions telles que la propriété intellectuelle ou les productions internationales.
Lors de la réunion du Comité exécutif, nous avons dû voter la suspension de 4 syndicats en retard de cotisation et avons eu le plaisir de retrouver un syndicat grec et un syndicat belge qui avaient quitté la FIA il y a quelques années. Nous avons aussi pu accueillir par visioconférence le président du syndicat ukrainien des travailleurs culturels, dont les artistes interprètes, qui a décrit la situation dramatique que vivent ses mandants, comme toute la population, et qui a chaleureusement remercié nos syndicats pour l’aide que nous leur avons apporté, tout en exprimant le besoin d’une assistance soutenue. La FIA avait apporté 10 000 € d’aide il y a quelques mois, destinés pour un tiers à secourir rapidement les artistes dans le besoin et deux tiers supposés aider à la reconstruction. Nous avons eu un compte rendu détaillé du déboursement de ces fonds, et le CE a décidé de libérer les deux tiers restants, nécessaires immédiatement, au vue de la durée du conflit. Plusieurs syndicats ont tout de suite annoncé des dons importants au fonds organisé par la FIA. Par ailleurs, le CE a acté le fait de proposer au Congrès de 2025 des amendements aux statuts de la FIA permettant d’œuvrer pour davantage de diversité dans les instances de gouvernance de la Fédération.
Les débats ont été intéressants, souvent passionnants. On se rend compte que les défis sont en général les mêmes à travers le monde avec une gravité variable ; les solutions, quand elles sont trouvées, méritent d’être exposées. Nous apprenons beaucoup.
Il a été beaucoup question des méthodes pour prévenir ou traiter les violences et le harcèlement sexistes et sexuels. Beaucoup de discussions ont eu lieu sur les coordinateurs et coordonnatrices d’intimité et sur l’établissement de normes de formation pour ce nouveau métier. Le sujet des obligations de vaccination « post-pandémie » a donné lieu à de nombreuses contributions. Une présentation fort utile et alarmante, donnée par une professeure de droit dans une faculté anglaise, sur l’utilisation actuelle et en devenir de l’intelligence artificielle dans nos métiers a provoqué de longs débats. Une table ronde dense a aussi eu lieu sur le tournant « vert » que la crise écologique nous impose, et comment les artistes interprètes et leurs syndicats peuventn y trouver leur place. Des discussions plus courtes ont eu lieu sur le casting « éthique » et aussi sur les « self-tapes ». La question des rapports avec les plateformes de mise à disposition (Netflic, etc.) a été largement abordée, ainsi que celle des droits dans la filière musicale.
Ces trois jours à Londres ont été aussi l’occasion d’organiser les premières réunions en « présentiel » du nouveau groupe de travail international des jeunes syndiqué.e.s. 24 artistes n’ayant pas encore atteint 35 ans d’âge ont pu échanger sur leurs spécificités et sur les réponses syndicales qu'il conviendrait d’y apporter. Le groupe s’est renommé « FIA Future Now » et va déjà organiser une prochaine rencontre en décembre. Deux artistes du SFA ont pu participer activement à ces travaux. Le groupe de travail « Diversité » s’est aussi réuni, lors duquel une membre du groupe de travail SFA sur le même sujet a pu présenter les premiers éléments des travaux qui ont démarré au sein de notre organisation.
Nous revenons de Londres avec des idées pour améliorer nos capacités pour toujours mieux représenter les artistes en France, et avec l’impression d’avoir contribué à améliorer la situation des artistes dans de nombreux autres pays, souvent encore moins bien protégés qu’en France. La solidarité au sein de la FIA est bien réelle, utile, et concrète.