Edito

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Avec l’automne, la deuxième vague du virus… et toujours pas d’encadrement clair développé entre les représentants des artistes, les représentants des producteurs de spectacles vivants et le gouvernement pour à la fois protéger les travailleurs du spectacle et les permettre d’exercer leur art. Mais les employeurs, fraichement fusionnés dans une grande chambre patronale, bandent leurs muscles en tant que nouvelles recrues du MEDEF, et obtiennent des dérogations aux règles sanitaires pour celles er ceux qui sont sur le plateau, tout en cherchant à desserrer les contraintes imposées concernant l’accueil du public. Car le public n’est pas forcément bête, et semble se méfier autant de certains lieux de spectacle, comme les cinémas, que du gouvernement, dont la communication reste peu cohérente.

Le SFA reste solidaire des artistes, qui ne doivent pas être soumis à une pression économique pour reprendre des spectacles dans des conditions peu cohérentes avec les consignes de sécurité et sans prise en compte de leur vulnérabilité éventuelle, que cette pression vienne de la rue de Valois ou des grandes entreprises de production. 

Pendant ce temps, les plateformes du « streaming » de contenu culture, que ce soit Netflix, Amazon, Spotify, Deezer, YouTube ou autre, se portent à merveille. Le nombre d’abonnés explose. Comme avec beaucoup d’entreprises relevant du net, les profits restent mystérieux, mais les revenus grimpent, et les artistes dont le travail est l’étoffe de l’existence même de ces structures, sont exclus de toute participation au succès de leurs efforts. Les producteurs là aussi ignorent les intérêts de leurs salariés.

Et ce gouvernement préfère faire semblant d’écouter et de « consulter » des « personnalités », des associations de métiers sans étiquettes, plutôt que de travailler avec les syndicats représentatifs, ayant des idées ancrées dans des expériences qui ne sont pas seulement personnelles, qui témoignent d'une vision à long terme et qui sont soumis à la reconnaissance chiffrée des professionel.le.s et de la loi.

Les artistes interprètes méritent mieux que cela. Ils veulent s’exprimer devant leurs publics. Ils veulent vivre de leurs métiers et vivre en pratiquant leurs métiers.

Il ne suffit pas d’aimer l’opéra pour s’adouber Ministre des Artistes.