Edito

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Plus d’un an de mobilisation des professionnel·les du spectacle, dont quatre mois d’occupationde dizaines de lieux culturels, notamment des théâtres, ont prouvé que si les travailleuses et travailleurs, et plus particulièrement les artistes bougent, il est possible d’obtenir de victoires importantes, voire inouïes.

Les indemnités de chômage de dizaines de milliers de professionnel·les ont été prolongées jusqu’à fin août, puis jusqu’à fin décembre 2021. Des conditions de réexamen pour la poursuite de l’indemnisation ont été considérablement adaptées et assouplies. De même ont été gagnés un assouplissement des critères d’admission pour les artistes de moins de 30 ans et un élargissement de la période de référence pour l’admission de beaucoup de celles et de ceux non indemnisé·es qui prétendent à une nouvelle admission dans les annexes 8 ou 10.

Nous avons obtenu une amélioration des critères d’accès aux indemnités maternité et maladie pour les artistes et technicien·nes.

Des aides sociales, nouvelles ou augmentées, ont été obtenues financées par l’État, par Audiens ou les organismes de gestion collective.

En plus de l’activité partielle dont certains artistes ont pu bénéficier après une bataille pour adapter les règles à nos réalités d’emploi, des budgets ont été activés par l’État et les collectivités territoriales en direction des activités culturelles, et surtout du spectacle vivant. Il s’agit essentiellement de soutien aux entreprises, mais certaines ont pu ainsi maintenir les artistes dans l’emploi, ou programmer et financer une reprise.

Des professionnel·les et surtout un certain nombre issu·es de notre syndicat (et nous pouvons en être fiers) ont inventé de nouvelles solutions pour créer de l’emploi, des spectacles, de la vie culturelle, adaptés à la crise Covid-19 à travers le pays, soutenues par les collectivités territoriales.

Avec ces victoires, il ne manquait plus grand-chose pour parvenir à une vraie relance, permettant de ne laisser personne au bord de la route. Mais le ministère de la Culture n’a pas joué pleinement son rôle, nous laissant avec une situation en demi-teinte.

Car malgré cette mobilisation exemplaire, nous n’avons pu obtenir tout ce que nous revendiquions.

D’abord, nous n’avons pas réussi, même en coopération avec les travailleuses, travailleurs et sans emploi d’autres secteurs, à obtenir l’annulation de la réforme macronienne de l’assurance chômage. Cependant, il est certain que ce rassemblement des forces a joué dans la décision du Conseil d’État suspendant l’application au 1er juillet des dispositions les plus néfastes pour les personnes en situation d’emploi précaire.

C’est aussi vrai que nous n’avons pas réussi pour le moment à faire prolonger les allocations chômage en cours jusqu’en septembre 2022, ni à faire assouplir suffisamment les conditions d’accès pour les jeunes ou pour les personnes n’ayant pas actuellement assez de travail pour rouvrir des droits.

Surtout, les dispositifs de soutien à la reprise post-crise sanitaire ne sont pas assez importants et ne sont pas pour la plupart fléchés spécifiquement vers l’emploi… Comme souvent, le gouvernement a privilégié la concertation avec les employeurs, les salarié·es n’étant que peu consultés.Nos propositions – riches, réalistes et applicables – qui sont entre les mains du ministère depuis des mois n’ont jamais reçu de réponse.

Ce que ces résultats nous montrent surtout, c’est que la mobilisation paie, que l’unité paie, que la syndicalisation paie et que nous devons poursuivre, cet été et au-delà. Le SFA sera présent à Avignon et à Charleville. Venez nous voir. Et où que vous soyez, si ce n’est déjà fait, syndiquez-vous !

Passez un bel été, nous espérons au travail ! Restez vigilants aux appels à mobilisation.

Préparons-nous à une rentrée de lutte.