Le SFA appelle les artistes interprètes à se mobiliser massivement le 3 avril pour la défense des services publics de la culture et des droits sociaux.
Plus que jamais, l’heure est à l’offensive face à la surdité du gouvernement qui, sous prétexte de « modernité » et de « renaissance », sabre des décennies de construction concertée du service public de l’audiovisuel et de la culture et de droits sociaux pour les salarié·e·s du spectacle. C’est par la lutte que nous avons obtenu ces droits, c’est par la lutte que nous les défendrons !
Défense de l’assurance-chômage
Un accord, unanimement signé le 21 janvier dernier par les organisations patronales et syndicales du spectacle, prévoit de garantir les règles gagnées en 2016 tout en corrigeant la transposition de certains points. Les négociations du régime général ont, elles, échoué. Le gouvernement a repris la main et doit désormais définir les conditions d’accès et d’indemnisation pour l’ensemble des demandeurs d’emploi, y compris des salariés intermittents. Suite à un nouveau rapport violent de la Cour des comptes, le gouvernement doit annoncer ses intentions rapidement et le décret pourrait suivre en plein été !
Il pourrait être tenté de reprendre tout ou partie des recettes imaginées par le patronat dans la négociation interrompue : des franchises nouvelles, des plafonds réduits pour les allocations journalières et pour le nombre de jours indemnisés par mois...
La prise en compte de notre accord du 21 janvier 2019 n’est donc aucunement garantie.
Défense de l’audiovisuel public
Alors que France Télévision et Radio France ont vu leur budget amputé ces deux dernières années de plusieurs dizaines de millions d’euros, le ministère de la Culture planche sur un projet de loi réformant le service public de l’audiovisuel qui n’augure rien de bon. Nos collègues permanents vont faire l’objet d’un vaste plan de « ruptures conventionnelles collectives » (avec par ailleurs des conséquences très négatives sur les comptes de l’assurance chômage), et nous savons que quand l’emploi permanent est menacé, c’est aussi l’emploi intermittent qui l’est. Qu’en sera-t-il des nombreuses fictions télévisées financées par France TV ? Qu’en sera-t-il des fictions radio produites par Radio France, alors que nous dénonçons déjà depuis plusieurs années une baisse de l’emploi des artistes interprètes à la Maison de la Radio ?
Défense du service public
Nous avons dénoncé à de nombreuses reprises le projet « action publique 2022 » (CAP22) qui applique une logique strictement comptable aux services publics, niant ainsi les valeurs qu’il porte en matière d’intérêt général. Bercy souhaite réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires, tout corps confondu. Comment mener une politique culturelle garante de la pluralité de création et de l'accès aux œuvres sur tout le territoire quand le nombre d’agents à son service est réduit ?
Défense du secteur du spectacle vivant
Le ministère de la Culture continue à œuvrer pour réformer le régime de subventions pour les équipes artistiques, en appelant de ses vœux une « rationalisation des tournées ». La licence d’entrepreneur du spectacle est aussi dans la ligne de mire du ministère, avec un projet de réforme par ordonnance (réduisant ainsi le dialogue à néant) qui risque de déstructurer ce secteur.
Défense de nos droits à la formation professionnelle
La transposition de la réforme présidentielle (Loi sur « la liberté de choisir son avenir professionnel »[sic] dans les faits va priver la majeure partie des intermittent·e·s des dispositifs de transition professionnelle. Les artistes bénéficiaient largement d’un Congé Individuel de Formation spécifique, qui leur permettait d’évoluer, de se maintenir dans l’emploi ou de se reconvertir. Son remplacement par un dispositif excluant, en raison de ses règles, les salarié·e·s en emploi discontinu risquent de conduire à accroitre davantage la précarité dans nos secteurs. De même, la restructuration imposée à l’Afdas menace d’avoir un impact sérieux sur l’offre de formation proposée aux artistes intermittents.
Solidaire avec l’ensemble des travailleurs·euses précaires ou privé·e·s d’emploi, le SFA appelle les artistes interprètes à une mobilisation nationale le 3 avril pour empêcher la casse des droits à l’assurance chômage et de l’ensemble de la protection sociale. Et gagnons, pour toutes et tous, un véritable service public des arts et de la culture !
Pour connaître la liste des rassemblements, cliquez ici.