Monsieur le ministre de la Culture,

Vous pouvez avoir honte.

Vous pouvez avoir honte de ne répondre aux salarié·e·s de Radio France que sous forme d’un tweet honteux et dédaigneux, cherchant outrageusement à tirer un profit politique de la douleur légitime liée à l'anniversaire des attentats de Charlie Hebdo .

Vous pouvez avoir honte d'être resté sourd à nos interpellations sur le démantèlement progressif de votre ministère, sur la fragilisation des labels et la mise à mal de la décentralisation.

Vous pouvez avoir honte de parler de « dialogue suffisant » sur la réforme des retraites, quand vos services ne nous ont jamais fourni les précisions et documents demandés concernant les effets de cette réforme sur les plus précaires d'entre nous.

Vous pouvez avoir honte de votre abandon quand le gouvernement décide de sacrifier votre budget pour tenter de faire passer à tout prix cette réforme inique.

Vous pouvez avoir honte d'être ainsi devenu invisible, illisible… inutile ?

Et sans doute avez-vous honte. Peut-être est-ce pour cela que vous avez annulé vos vœux aux professionnel·le·s de la culture.

Votre refus de nous entendre, de nous parler, de nous comprendre est effectivement honteux, dommageable pour notre ministère de tutelle, pour nos métiers, pour les habitants du pays, qui ont droit, quelle que soit leur situation sociale, à une retraite décente et à des expériences culturelles riches et diverses à travers les territoires.

Nous, nous ne fuirons pas : nous poursuivrons notre combat pour vivre de nos métiers et promouvoir les arts et la culture portées par des professionnel·le·s, comme vecteurs essentiels d’une vie démocratique et d'une véritable égalité dans ce pays. 

Face à votre silence, nous prenons acte de votre absence de vœux pour le monde de la culture. Sachez que malgré tout, nous ferons entendre les nôtres.