Edito
Une loi publiée le 18 mai de cette année et pour laquelle le SFA s'est battu, intitulée « loi n° 2011-525 de simplification et d'amélioration de la qualité du droit », déclare que les employeurs relevant du champ du Guichet unique du spectacle occasionnel (GUSO) sont assujettis aux conventions collectives étendues du spectacle vivant se rapprochant le plus de leur situation lorsqu'ils engagent des artistes ou techniciens. Le SFA se félicite de cette avancée dans la protection des artistes interprètes, tout en demeurant conscient que ce sera une protection virtuelle, ou potentielle, tant que les artistes eux-mêmes ne se l'approprieront pas. Et ce, en prenant le temps de connaître les conventions collectives à leur disposition, en faisant la pédagogie nécessaire auprès de leurs employeurs (qui sont, par définition, des occasionnels dont l'activité principale n'est pas le spectacle !) et en se montrant inflexibles sur le respect des textes. Un progrès social ne vaut que si on veille à sa mise en oeuvre !
La même réflexion pourrait s'appliquer au festival Off d'Avignon. Plus de mille spectacles vont être joués par près de six mille artistes « engagés » par quasiment mille compagnies dans une centaine de lieux (une moyenne donc de dix spectacles par jour et par lieu !). Que vaut un volume d'emploi lorsque l'emploi est défini comme une activité la plus souvent non rémunérée et exercée trop fréquemment dans des conditions qui ne respectent ni l'artiste, ni le spectateur, ni parfois malheureusement l’œuvre elle-même ? Les artistes qui tentent par ailleurs de gagner leur vie par leur art et qui participent à ces spectacles se posent vraisemblablement des questions sur la signification du mot « professionnel » et sur leur volonté de bénéficier d'un encadrement même minimal de l'exercice de leur métier, en Avignon ou ailleurs. Mais toute entorse au Code du travail ou à une convention collective consentie par un artiste ampute le texte de sa force, crée des conditions de concurrence déloyale parmi les employeurs et diffuseurs et contribue à la dérégulation généralisée de la situation de tous les salariés du pays.
Bien sûr la situation est similaire dans l'audiovisuel, où il arrive que les danseurs, par exemple, acceptent, souvent par ignorance, des contrats totalement dérogatoires à des conventions étendues depuis des décennies, ou bien encore que des artistes travaillent volontairement pour des entreprises de doublage qui cassent les prix et enfreignent les conventions et la loi, tout en militant pour une baisse généralisée des salaires et du niveau de vie de leurs collègues afin de concurrencer la délocalisation du travail vers les pays où la régulation et le coût de la main d’œuvre sont moindres...
Le SFA négocie des conventions collectives conformes aux intérêts des artistes, aux pratiques professionnelles et à l'économie des différentes filières. Il les rend disponibles à tous les artistes sur son site. Il conseille artistes et employeurs sur leur interprétation. Il milite pour des lois de plus en plus protectrices. Mais toute cette énergie est bien dérisoire si certains artistes ne respectent pas ces règles, et, au final ne respectent pas leur métier ! Des progrès considérables sont possibles, à condition de le vouloir. Le SFA est prêt à faire sa part du travail. Il faut que, sur les lieux de travail, tous les artistes interprètes fassent la leur.
La Délégation générale
Sommaire
- Spectacle
vivant
Le Syndicat en Avignon
Brèves du spectacle vivant : TEP, TNP, Tréteaux de France
Marionnettes et marionnettistes
Grilles des salaires minima conventionnels secteur subventionné et tournées - Social
Agents artistiques : sans doute la dernière ligne droite - Variétés
Tous pour la musique - Propriété
intellectuelle
Cinéma : les acteurs demandent leur dû
Cinéma : Conversation avec Michel Creton
Un arrêt du Conseil d'Etat menace la rémunération pour copie privée - International
Comité exécutif de la FIA à Syndey en Australie - Audiovisuel
Télévision : une amélioration de l'accord sur les rediffusions - Juridique
Rappel des cas où le SFA peut défendre ses adhérents en justice