Article paru dans Plateaux n°199 - 4ème trimestre
2009
La renégociation de la
convention des Droits des artistes interprètes dans leur activité de doublage
(DAD-R) traîne en longueur. L’accord précédent, signé en 2005 pour une période
de trois ans, doit être rénové pour prendre en compte les évolutions dans les
modes de diffusion (notamment vidéo à la demande et Internet) et la mauvaise
foi mise par certains intervenants (entreprises de doublage, commanditaires ou
diffuseurs) pour respecter l’esprit et les termes de la convention ou de ses
pendants (les accords nationaux sur les salaires et sur les conditions de
travail). Le nouveau texte doit donc être plus sécurisé.
Les tensions existantes
entre les entreprises de doublage, leurs clients et les diffuseurs, ainsi que
le grand nombre de participants rendent ces négociations particulièrement
ardues.
L’idée d’une
« certification sociale » fait son chemin auprès de certains
intervenants afin d’identifier les entreprises respectant les accords. Mais
comment s’assurer que les commanditaires et les diffuseurs travaillent de
préférence avec ces sociétés, sans se trouver confrontés à des ennuis avec les
autorités de la concurrence ? Comment éviter la création de
« monopoles » de fait ? Comment s’assurer que les artistes interprètes,
quel que soit leur employeur, ne soit pas pénalisés et surtout que les droits
accordés par les artistes interprètes ne soient ouverts qu’à partir du moment
où les obligations contractuelles envers ceux-ci sont remplies (et notamment le
paiement effectif de leurs salaires) ?
Les autres questions sur
les salaires et les droits n’ont pas encore été abordées (mis à part un refus
catégorique des employeurs d’envisager une réévaluation salariale dont les
minima sont toujours bloqués au niveau de 2008), pas plus que les
enregistrements pour les jeux vidéo. Pourtant, la convention sur les droits
devait cesser de produire ses effets au 31 décembre 2009 et au jour où nous
bouclons notre revue, aucun accord de prorogation ne nous a été soumis !